Idioma: Francés
Duración: 1h 10m 39s
Lugar: Entrevista
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Tea FOM@PLAY FR

Descripción

Entrevista a Tea, ciudadana croata (nacida en Bosnia), residente en Francia

Transcripción

FOMATPLAY: super TEA: (RIRES) FOMATPLAY: ah bon ben tout d'abord merci beaucoup vraiment Tea de m'accueillir chez-toi c'était un super chemin pour venir jusqu'ici donc beh je t'ai dit hein hum l'idée c'est d'avoir un peu euh de de comprendre les différentes raisons de de ta venue en en France et comment ça s'est passé comment quand tu t'es installée ici mais hum plutôt que de te poser directement la question est-ce que c'est possible avant que tu me parles un peu de de ton pays d'où tu viens en Croatie où tu as grandi comment c'était ce que ce que faisaient tes parents par exemple des des choses comme ça où tu es née TEA: et ouais et oui euh moi je viens de d'ancienne Yougoslavie en fait voilà donc c'était ce pays euh bah c'est là où j'étais née et tout et j'ai grandi et j'ai vécu on Bosnie en fait mais euh mes parents sont d'origine croate ma mère euh elle est euh elle est vraiment croate croate elle l'était pendant seconde guerre guerre mondiale où ils étaient chassés par les Serbes qui étaient en euh là-bas ils étaient chassés en Bosnie en fait mon grand-père était agriculteur ils avaient tout perdu ils sont arrivés en Bosnie et mon père il est à moitié croate et à moitié ukrainien ma grand-mère elle est venue en ancienne Yougoslavie elle doit avoir quinze seize ans d'Ukraine je pense que c'était des problèmes politiques il y a pas mal des ukrainiens qui se trouvaient dans un dans un une petite ville en a en a en Bosnie voilà donc d'origine je suis croate euh je viens de d'ancienne Yougoslavie et j'ai grandi en Bosnie donc voilà c'est quelque chose de très compliqué FOMATPLAY: effectivement TEA: euh parce qu'on sait pas moi j'étais partie hum hmm quand il y avait la guerre moi j'étais étudiante dans mon pays j'étais étudiante à Zagreb en Croatie mais je je de de Bosnie de ville qui s'appelle Banja Luka ma ma ville natale et hum du coup je suis partie avec les événements et tout moi ça me j'ai eu peur en fait d'où un peu ce que j'ai vécu aussi et je suis partie vivre en Canada et au Canada quand j'étais là-bas bah moi je me sentais toujours à yougoslave je disais que j'étais yougoslave il y avait des gens de chez moi qui me disaient mais non tu es pas yougoslave tu es ci tu es ça bon à un moment ça vient tout seul et puis là aujourd'hui je dis que je suis d'origine quand on me demande d'où je viens je dis je suis d'origine croate parce que si je dis que je suis bosniaque bosniaque maintenant c'est euh lié avec le musulman et euh voilà donc je dis que je suis d'origine croate si quelqu'un me demande un peu plus je vais expliquer que je voilà j'ai grandi en Bosnie euh je suis née en Yougoslavie et euh aujourd'hui c'est c'est la Bosnie et c'est tout est partagé en fait le pays après la guerre il y a plusieurs pays aujourd'hui et euh toute ma famille aujourd'hui elle est en Croatie à Zagreb FOMATPLAY: là où tu as fait tes études TEA: où j'ai commencé mes études j'ai fait une année mais après je suis partie moi en quatre-vingt-onze je suis partie de de chez moi je suis allée au Canada FOMATPLAY: ah même même toute ta jeunesse en fait cette question d'identité de nationalité ça a été compliqué depuis le début un peu TEA: bah c'était euh bah compliqué oui moi je me rendais pas compte c'est compliqué ou facile mais euh c'est surtout que voilà tu sais pas vraiment ni euh bah moi je disais toujours comment je me sentais à dire je j'écoutais pas ce que mais voilà c'était ambigu voilà on disait pas si on venait du même endroit du même ville si on se retrouvait en Norvège par exemple deux personnes diraient pas la même chose FOMATPLAY: hmm hmm TEA: d'où il vient ou euh voilà (RIRES) donc quand je dis moi quand j'y vais je vais en Croatie quand je vais voir ma famille et tout on ne Bosnie j'y étais pas j'y étais dernière fois mon fils il était tout petit là il a seize ans et demi euh il avait euh un an il était bébé voilà donc ça fait longtemps et ma ville natale euh il y a quatre-vingt-quinze pour cent de population qui a changé euh voilà ma ville natale c'est la capitale aujourd'hui de de partie République serbe la Bosnie-Herzégovine était partagée en deux parties et euh en fait voilà dans ma ville natale quand j'y vais euh et puis dernière fois justement quand j'étais la vie elle avait repris il y avait des nouveaux jeunes qui se baladaient là où on était nous mais c'était vraiment la population qui a changé ça a beaucoup migré même dans le dans le pays lui-même FOMATPLAY: attends euh juste au niveau factuel qu'est-ce que tu as étudié avant d'aller au Canada TEA: moi j'ai étudié euh électrotechnique parce que j'ai toujours été une une quelqu'un dans les dans les maths donc voilà mais je pense que j'aurais changé mes études parce que là je me disais que c'était euh j'étais bonne dedans mais ça m'a ça me parlait pas trop à l'époque aujourd'hui peut-être ça ça m'arrive plus le je pense mais euh voilà j'apprenais mais ça me parlait pas trop du coup j'ai pensé à changer mes études à faire autre chose mais en fait il y avait là chez nous ça a commencé euh juste l'été après une année de mes études voilà en Bosnie ça a commencé différemment dans mon pays et euh bon il avait Slovénie d'abord touchée après Croatie bon voilà il y avait des choses pas pas très jolies qui se passaient déjà en fait que que moi j'ai vécues et euh et en Bosnie ça a tardé en fait en été c'était vachement une ambiance spéciale aussi parmi nous les jeunes on savait pas en fait vraiment non plus ce qui se passait vraiment en Croatie parce que chez nous il y avait pas encore de perturbation pareil du tout mais il y avait un climat spécial et euh et après moi je suis allée j'avais un autre examen à refaire pour le mois de septembre et là quand je suis allée j'étais logée chez une copine là bon voilà ce que j'ai vécu moi je me suis dit moi je pas moi ça ça m'a ça m'allait pas euh et voilà le ambiance guerre tout ça donc moi je suis partie très vite après FOMATPLAY: comment tu as trouvé l'opportunité d'aller au Canada (incertain) TEA: beh parce que il y avait une tante j'avais une tante la soeur de mon frère qui habitait las-bas depuis l'âge de dix-huit ans euh donc voilà j'étais partie de ma mère qui est partie avec moi aussi elle elle est revenue bon il y a toujours des situations dans la vie et tout et euh bon voilà je j'étais restée un peu chez ma tante mais après j'ai déménagé elle était dans le banlieue de Toronto et après j'étais toute seule en fait euh j'ai j'ai habité au Canada quatre ans et demi avant de venir en France FOMATPLAY: et ta ta maîtrise de l'anglais à l'époque ça allait euh TEA: ah oui oui FOMATPLAY: oui TEA: bah bah j'avais appris l'anglais à l'école et euh bah après voilà bah j'avais pris des cours intensifs au Canada euh c'est vraiment on sent que c'est un pays qui est ouvert je sais pas comment c'est aujourd'hui mais à l'époque c'était vachement un pays hum d'immigrés on dit toujours ça pour le Canada mais c'était vraiment vrai il il accueillait des gens qui venaient moi j'avais un statut de réfugiée après parce que je pouvais demander d'où d'où je venais voilà j'ai posé tous ces papiers pour demander le et j'ai fait des cours intensifs d'anglais voilà et j'étais je moi quand je viens dans un pays je m'intègre je cherche pas bon je sais le mot mais je je suis avec des gens et je suis là où ça me convient à ma personnalité je cherche pas forcément les communautés de gens de mon pays parce que ça bon peut-être c'est j'ai pas que je les fuis mais se retrouver à parler de politique qui était déjà vachement compliquée moi ça me touchait beaucoup je bon voilà je j'étais là où ça me ça me convenait d'être et pourquoi je disais ça bah voilà ça aidait aussi pour la pour la langue parce que du coup j'ai parlé anglais voilà j'aimais beaucoup cette langue j'adore (RIRES) FOMATPLAY: et que donc tu as poursuivi des études au Canada TEA: et ben j'ai commencé FOMATPLAY: (incertain) pendant quatre ans et demi tu as commencé TEA: j'ai commencé voilà FOMATPLAY: ça c'est des études post-bac TEA: j'avais commencé les maths et botanique parce que là-bas à la fac mais je je parce que au Canada tu as des papiers *landed immigrant* ça s'appelle euh comme ici la carte de séjour FOMATPLAY: oui TEA: et donc je pouvais travailler j'avais tout euh pour la santé voilà j'étais régulière dans le pays mais ça prenait le temps euh d'avoir euh des papiers permanents d'où d'avoir euh ah mais oui c'est ça d'avoir après ça vient la nationalité et je pouvais pas sortir du pays non plus pendant trois ans euh ni je pouvais étudier ah oui j'attendais d'avoir euh comment ça s'appelle et après permanent des papiers qui me ramenaient encore un autre statut mais pas encore la nationalité où je pourrais étudier comme si j'étais canadienne donc ça veut dire payer moins cher les études parce que quelqu'un qui est étranger il paye très cher au Canada les études et j'ai euh pu sortir du pays en fait je pouvais pas euh pourquoi je disais ça et oui voilà donc j'ai commencé mes études je sais pas je devais commencer à je suis arrivée ici en quatre-vingt-seize j'ai dû les commencer quatre-vingt-quatorze j'ai fait une année même pas voilà j'ai commencé euh parce que pour moi comme j'étais scolaire et tout euh en fait euh voilà je bah c'était logique où j'allais faire des études quand quand je pouvais donc j'en ai commencées plusieurs universités FOMATPLAY: ah tu as commencé plusieurs là-bas TEA: bah non là-bas un FOMATPLAY: ah oui là-bas TEA: à Zagreb ah ouais ça FOMATPLAY: tu as eu quel diplôme au Canada TEA: bah non je je je suis venue en France j'ai j'ai j'ai eu aucun diplôme j'ai même pas fini une année je suis venue en France FOMATPLAY: ah parce que tu m'as j'ai j'ai tu as dit trois ans et demi au Canada TEA: non ah oui mais moi à Canada j'ai habité quatre ans et demi mais pendant trois ans je pouvais pas faire des études FOMATPLAY: ah mais oui c'est vrai parce que tu attendais le fameux papier d'accord j'ai compris TEA: voilà tout je pouvais pas je je pouvais travailler j'avais le pour la santé tout là-bas c'est un super système au Canada système social la santé sécurité sociale tout ça c'est bon c'est à peu près comme en France en France c'est un très bon système euh encore c'est comme ça et après bon voilà j'avais commencé mes études et euh mais après je suis partie euh à vivre en France (RIRES) FOMATPLAY: et et juste avant de venir en France quels sont les souvenirs tu que tu gardes de ces trois années euh ou de ces quatre années et demi tu étais trois ans avant que tu reprennes les études comment parce que tu tu tout à l'heure TEA: au Canada FOMATPLAY: quand tu dis quelque part je m'intègre comment tu t'es intégrée avec les gens sur TEA: non FOMATPLAY: avant que ça passe par la fac TEA: ah mais bien je sais pas j'ai ah euh bien normal j'ai dit les moi je me sentais vraiment chez moi là-bas j'étais jeune aussi c'était une ah je sais pas j'avais une maturité je pense aussi euh je je sais pas c'était bah ça a été compliqué aussi quand même toute la rupture familiale je pense parce que au bout d'années quand on est euh quand on vit à l'étranger on on endurcit on (n') est pas euh le sentimental je pense qu'on ne on ne c'est le cerveau et tout ça ça balaie mais si j'ai regardé mes mots il y a quelques années j'ai regardé les lettres qu'on s'écrivait avec ma famille ma sœur ma mère bon voilà c'était vachement tendre c'était beaucoup de tendresse et tout ça alors je le dis voilà on se on se fait pas (RIRES) je (incertain) sentimental mais c'est vrai quoi mais j'étais bien au Canada j'étais bien parce que moi je suis quelqu'un qui est bien où je vis je cherche pas à me compliquer la vie euh après j'étais jeune aussi donc euh Toronto c'est une super chouette ville euh pour les jeunes c'est super hein à sortir à voilà là aller voir des concerts j'ai écouté beaucoup de Jazz là-bas je sortais dans les clubs de Jazz tu payais pas cher tu allais écouter de la musique je faisais des boulots un petit peu par-ci après ça m'a ça me saoulait je faisais un autre travail des fois je travaillais pas ou euh euh voilà je je faisais ça et puis j'ai rencontré des gens que j'ai rencontrés en fait que la vie elle me ramenait euh par euh par mes affinités euh voilà ce que je faisais moi voilà j'avais quelques amis j'ai déménagé onze fois au Canada onze fois (RIRES) en quatre ans et demi FOMATPLAY: et donc ta tante c'était seulement pour l'arrivée mais après euh TEA: de quoi FOMATPLAY: tu es arrivée chez ta tante mais c'était TEA: ah oui oui elle était dans le banlieue de Toronto je suis restée chez elle peut-être quatre cinq mois en fait j'ai hmm je quand j'avais posé les papiers pour euh statut de réfugiée on a dû payer mille-cinq-cents dollars un truc comme ça que ma tante elle m'avait empruntés et comme en fait dès que je l'ai posé j'ai eu droit j'ai eu droit de des aides en fait des aides financiers au Canada bah du coup dès que j'ai rendu les sous je suis partie et après bon j'ai loué euh j'ai loué un endroit où où il y avait des cafards des trucs j'étais là (onom) ah ouais donc je suis partie après bon voilà onze fois j'ai déménagé FOMATPLAY: avec autant de petits boulots à côté tu les comptes même plus TEA: ouais j'en avais plusieurs ouais ouais oui oui voilà bah pendant trois ans ouais c'était pas après j'étais restée dans un endroit pendant un an j'étais un peu rebelle aussi moi je j'aimais pas avoir des gens qui exploitent les autres et tout ça euh du coup euh ouais voilà ouais mais je me sentais bien au Canada j'aimais bien parler anglais j'adorais entendre des gens parler anglais et puis moi je suis quelqu'un qui vit simplement j'ai pas ouais voilà j'ai pas cherché non plus et puis je me suis dit je vais faire mes études mais je savais pas ce que je voulais faire en fait moi jusqu'à l'âge de trente-trois ans j'ai pas vraiment j'ai pas su euh qu'est-ce qui vraiment au fond de moi m'attirait euh qu'est-ce que j'ai voilà c'est ce qui ce qui m'a attirée le plus je sentais toujours que un jour je vivrai à la campagne mais que c'est pas encore le moment parce qu'à un moment au Canada de Toronto j'ai déménagé aussi complètement à l'ouest ah dans dans les montagnes *Rocky Montains* les montagnes rocheuses je pense qu'on dit ça c'était à euh pas loin de Calgary un endroit (incertain) qui s'appelle truc magnifique ah ouais les montagnes FOMATPLAY: carte postale TEA: les les rennes là qui se baladent mais c'était pas encore le moment les ours qui pouvaient venir si tu laissais la poubelle là où on a loué genre on laissait pas la poubelle (incertain) ouais bon voilà ça m'allait pas encore donc je suis revenue (RIRES) et voilà non le Canada j'étais bien mais après à un moment j'avais aidé un peu ma famille entre-temps bon on va pas on va pas tout il y avait trop de choses à raconter à ma sœur qui était en Allemagne à un moment on était sur quatre continents nous on est cinq moi j'ai une sœur un frère et donc ma mère mon père euh mon père il était resté encore en ville bon il y avait des trucs parce que mon frère aussi il était parti même avant la guerre il était dans les pays Inde Malaisie et tout ça pendant quelques années donc lui il était là-bas moi j'étais au Canada ma sœur non on était sur trois continents et ma sœur était en Allemagne mais à un moment on était à cinq endroits vraiment différents ma sœur était en Allemagne ma mère Zagreb et mon père était toujours de ma ville natale mais mon dans dans tout ça en fait voilà moi j'ai des trucs et qui bon les sentimentales qui sort mais moi j'étais contente toujours qu'on donne ma famille ça allait il y avait pas de il y avait pas de mort ah voilà donc ça c'était déjà positif parce que il y avait vraiment ouais c'était une guerre assez je pense que cette guerre ouais elle doit marquer aussi cette jeunesse moi quand je regarde voilà tu vois ça me devient mais je sais pas du tout j'ai j'ai voilà je sais pas pourquoi je deviens tu vois ça devient les sentiments mais peut-être quand je vois mes enfants là jeunes mais je me dis mais putain (RIRES) s'il nous arrivait un truc comme ça mais encore les jeunes on s'adapte à moi si ça m'arrive à mon âge maintenant que tout ça qu'il faut ce qu'ils ont mes parents en fait c'est ouais voilà c'est c'est des épreuves c'est des épreuves de vie et puis euh ça arrive quoi ça fait partie de de la vie on a euh si si l'harmonie elle était sur la terre (RIRES) ah (incertain) pas mais bon l'harmonie hein je pense que c'est pas c'est utopique (RIRES) voilà FOMATPLAY: si tu étais si bien au Canada du coup ce qui explique TEA: ah c'était si bien mais oui c'était bien j'étais bien j'étais ah pourquoi je suis venue en France FOMATPLAY: eh TEA: et ben des raisons personnelles des raisons personnelles je suis tombée amoureuse avec un Français FOMATPLAY: que tu as rencontré là-bas TEA: non pas du tout FOMATPLAY: ah TEA: que j'ai rencontré après ces trois ans que j'ai pu sortir du pays du coup je suis allée euh euh à Zagreb quoi voir ma famille et euh là voilà je suis allée dans un parce que moi j'étais étudiante à Zagreb pendant un an du coup j'avais un peu des endroits où je j'aimais voir j'aimais aller voir aller puis je suis allée dans un club de Jazz là que je me qui était connu à Zagreb et tout et là j'ai rencontré c'était un journaliste français que j'ai rencontré quoi bah au fil des années ça s'est fait quoi voilà euh mais quoi je suis venue vivre en France mais c'était vraiment parce que je suis tombée amoureuse c'était pas pour vivre en France pour vivre à Paris euh je sais pas je suis pas quelqu'un qui cherchait des intérêts en fait dans le pas du tout en fait jamais dans ma vie j'ai j'ai vraiment pris la vie comme elle venait et puis moi je vivais simplement je cherchais pas de et bah voilà je suis venue en France et FOMATPLAY: et là là tu es arrivée où à ce moment-là TEA: beh à Paris FOMATPLAY: et après ah Paris TEA: à Paris FOMATPLAY: (incertain) tu es arrivée en France TEA: je vivais à Paris pendant huit ans et après je suis venue euh je suis partie vivre à la campagne FOMATPLAY: d'accord donc c'est c'est à Paris TEA: avec le père de mes enfants on était partis FOMATPLAY: c'est à Paris que tu as eu tes enfants TEA: non non non en Ariège FOMATPLAY: en Ariège TEA: mes enfants ils sont tous nés euh ouais ils sont nés en Ariège (incertain) FOMATPLAY: tu peux me dire quelques mots sur tes années parisiennes parce que TEA: et beh euh à Paris du coup je suis euh j'ai atterri je suis venue hein bah voilà on avait loué un appartement euh bon après on a changé (incertain) c'était deux années moi j'ai jamais habité trop dans dans les immeubles modernes et tout au Canada aussi j'ai toujours un lieu qui était un peu c'était beau au Canada c'est là que j'ai appris à aimer Noël mon petit sapin de Noël c'est magnifique à Canada c'est vraiment un pays euh euh mais bon j'étais jeune pour moi tout était mais c'est un chouette c'est un chouette pays où le standard de vie il est bon hum oh il y a une certaine liberté il y a une certaine maturité des gens il y a euh c'est pas mal ouais et puis l'hiver au Canada bon il fait froid mais quand tu as la neige quand tu as le Noël et quand tu as le sapin c'est comme dans les films de Noël quand tu as le sapin devant la maison décoré et tout ça c'est là que j'ai appris à aimer Noël parce que chez moi c'est un pays communiste sapin de Noël c'était pour nouvel an pas pour Noël on (n') était pas voilà c'était pas et euh donc en France voilà bah j'ai euh je suis venue bah dans dans la même suite que j'allais faire mes études donc avec cette personne avec qui j'étais bah c'était euh j'allais pas partir d'un pays où j'allais avoir la la nationalité dans les six mois qui venaient FOMATPLAY: canadienne TEA: oui voilà mais euh bah voilà moi j'allais vivre avec cette personne en fait c'était vraiment l'amour qui m'a ramenée et euh mais du coup on allait se marier euh à un moment parce que voilà j'allais pas venir et ne pas avoir euh des papiers où je vis et euh voilà mes aléas en France ah bah voilà d'accord d'abord on a parlé en anglais j'ai parlé en anglais pas mal euh quand je suis arrivée en France j'ai pris les cours intensifs de français aussi où on a tous les jours toute la journée où je bah on bah j'ai dit parce qu'il y avait plusieurs personnes qui faisaient ça et puis j'allais étudier voilà j'allais j'allais faire des études après je me suis dit oh là là qu'est-ce que j'allais faire je vais pas faire les maths parce que j'aimais ça ah pour les maths mais moi j'avais un truc avec des plantes toujours du coup voilà je me suis dit je vais faire la bio FOMATPLAY: ah parce que tu faisais électronique et botanique TEA: non je fais euh au FOMATPLAY: au Canada TEA: au Canada j'ai pris maths et botanique FOMATPLAY: maths (incertain) TEA: parce que au Canada tu peux prendre les différents ah oui oui au Canada tu es vraiment tu peux prendre deux matières qui euh qui ce qu'on disait qui sont différents mais euh mais là-bas il c'était vachement à l'avance dans toutes ces choses euh déjà il reprendre des études moi quand j'étais à la fac il y avait quelqu'un il avait cinquante-trois ans il était là à la fac assis avec tout le monde c'est de changer le travail d'où là-bas ces pays-là ils sont plus en avance par rapport à par rapport à ici et euh et on prend toujours une matière aussi qui va être en décalé moi par exemple j'avais pris anthropologie en en option mais c'était qu'au première année hein après je je sais plus mais je me rappelle que j'avais pris anthropologie je me suis dit bah pourquoi pas j'apprendre pour les ethnies les mais moi je pense que les sciences que que que beaucoup de choses se rejoignent aussi donc c'est pas et en donc en France bah j'ai choisi la bio je me suis dit allez je vais faire la bio mon mari me dit ah non fait la médecine fait ci fait ça mais j'étais scolaire hein j'aurais pu euh j'étais à la fac j'aurais pu mais moi ça m'a je voyais jamais le côté financier pas du tout jamais je voyais ça jamais je comme si euh je sais pas je mais bon tout va bien hein aujourd'hui euh et voilà donc je fais j'ai fait ces études là et j'ai fait des études je vivais en amour avec mon mari voilà c'était un amour passionnel (RIRES) et euh voilà et à un moment bah j'ai euh FOMATPLAY: là tu as eu ton master à Paris alors TEA: ouais j'ai fait euh j'ai fait ouais quatre deux ans j'ai fait à Aubervilliers euh (incertain) c'était Aubervilliers c'était en banlieue parisien après j'étais passée à Jussieu où je fais deux années licence et maîtrise à l'époque ça maîtrise master un et après je fais un DES à à la fac d'Orsay au sud de Paris voilà qui était connu pour pour un peu bio et tout ça mais bon c'était un troisième cycle qui qui me correspondait pas vraiment mais je l'ai fait parce que c'était sur place et tout sinon j'étais plus à un autre à Clermont-Ferrand qui était super des sous les arbres et tout ça et mais bon je l'ai pas fait et puis voilà après j'ai fait un travail ou je sais pas tu veux peut-être poser une autre question je sais pas je veux pas FOMATPLAY: non non c'est c'est très bien comme ça dans dans un peu chronologique par rapport à ce qui est arrivé TEA: je sais pas ouais voilà euh j'avais un travail après dans ma branche mais bon c'était c'était vachement ennuyant FOMATPLAY: c'était quoi ce travail ennuyant enfin si c'est si c'est pas indiscret TEA: c'était dans le dans le techno euh c'était un centre (incertain) Institut de Recherche Technologique des Céréales je sais pas ce que ça veut dire A bon voilà c'était au c'était une boîte ou en fait euh pour raccourcir c'était qu'on faisait on a on a on entrait les différentes données de ce qu'on faisait dans les avec les céréales dans toute la France comment on a au niveau des traitements au niveau de au cas où s'il y a un pépin FOMATPLAY: ok TEA: c'était comme s'il y avait voilà c'était un peu une couverture que toutes les données soient là si jamais il y a des problèmes euh au niveau de bah je sais pas au niveau de céréales qu'est-ce qu'il faut avoir comme des problèmes s'il y a encore des maladies FOMATPLAY: oui des insectes des maladies TEA: s'il y a voilà voilà donc qu'il y a tous toutes les données en fait ils ils étaient là et puis après on avait des fois des rendez-vous avec des rendez-vous des des des comment ça s'appelle ça des des comment ça s'appelle FOMATPLAY: des réunions TEA: des réunions (RIRES) voilà et euh bon et moi j'entrais ces données non mais (onom) franchement avec un Bac plus cinq bon franchement moi je je cherchais pas voilà mais ça me ça ça m'allait pas et puis moi je me sens très extraterrestre avec les réunions des gens qui se prenaient au sérieux là et puis euh ma ma chef elle était c'est pour moi c'était quand même l'alimentation c'est une alimentation de base elle mangeait que des surgelés elle voilà mais bon elle a le droit et tout mais c'est juste moi j'étais jeune aussi et je ça me ça me ça me c'était pas mon milieu en fait voilà et euh du coup après j'ai fait euh une formation en agriculture biologique que j'ai fait en Sologne pendant deux mois et euh là voilà et ça c'était j'ai trouvé ça parce que j'avais fait un bilan de compétences avec le Pôle emploi et j'ai vu ça une petite affiche et euh voilà j'ai j'ai j'ai fait ça et là ça ça j'ai adoré vraiment et en fait c'est là que j'ai un peu compris moi j'étais quelqu'un vachement naïve en fait même avec en venant du pays je pensais que en fait que plutôt que bah je sais pas que des gens sont plutôt bien (incertain) nature humaine (incertain) voilà je sais pas j'étais je comprenais pas trop comment ça fonctionnait non plus et tout et là j'ai compris pas mal de choses en fait mais en fait quand on étudie je pense n'importe quel domaine qui nous plaît que tous les enjeux et les sociaux et l'économique et les politiques et pas mal de choses on les voit en fait voilà et donc là je pense que j'ai euh j'ai compris pas mal de choses parce que mon mon mon compagnon euh mon mari qui était à Paris c'était un journaliste il travaillait à Nouvel Observateur il était euh bah quand on après il est devenu le chef de service mais il était chef adjoint je sais pas il était quand même euh voilà c'était un journal euh qui en France un des journaux FOMATPLAY: et oui TEA: voilà et tout mais moi je lisais pas du tout le Nouvel Observateur mais ça m'intéressait pas du tout ces trucs-là et puis pendant l'été je voyais qu'on parlait des crèmes solaires du machin et la politique il y en avait plus après ça recommençait bon voilà ça m'a ça m'a pas trop pfff je sais pas et après voilà j'ai compris un peu euh j'ai j'ai compris un peu des choses et puis c'est vraiment ce que j'ai surtout trouvé que c'est-ce qui me plaisait en fait j'adore ça mais depuis toute petite moi les plantes les arbres les euh je les connaissais les arbres toujours je me chez moi j'allais j'allais toujours ma ville natale était assez verte Banja Luka c'est une ville il y avait cent mille habitants mais je pense même avec euh les les petits villages autour c'était une ville où on allait à pied euh c'était une ville tranquille on marchait tranquillement et puis il y avait pas mal d'ouverture et moi j'étais pas mal dehors euh je j'ai toujours aimé ça et euh bah voilà du coup euh là j'ai eu une autre vie bah une autre vie ouais j'ai eu ouais ça ça a enchaîné un peu et FOMATPLAY: c'est la formation en Sologne qui a été un peu le déclic pour revenir vers l'Ariège TEA: ah l'Ariège c'est un peu euh bah c'était surtout que c'était un déclic après que euh j'avais fait un euh j'avais travaillé en région parisienne avec un maraîcher qui était un maraîcher un maraîcher bio j'avais travaillé avec lui on a il avait une AMAP et tout ça je sais pas tu connais un peu le fonctionnement bah c'est un FOMATPLAY: un réseau TEA: ouais voilà c'est un réseau où on fait des paniers ça s'appelle une Association pour le Maintien d'Agriculture Paysanne et moi en fait tout ça ça me parlait vachement et et en fait et j'étais là quand je suis arrivée on a il y avait euh la personne qui travaillait là aussi elle m'a dit tu vois là tu vas voir dans quelques mois ça va exploser et en fait c'était vraiment ça et puis il faisait pas mal de choses c'est euh ouais j'étais bien tombée donc voilà j'étais là j'ai on avait fait cette AMAP voilà et après je bon après ça était un peu d'autres choses qui s'est passé et tout et après je me suis dit que j'ai plus j'avais plus rien à faire à Paris en fait que que euh et moi j'avais trop envie de faire euh de faire maraîchage voilà je pensais d'aller en Bretagne parce que Bretagne c'était pas mal pour tous ces choses-là et j'ai été connue aussi (incertain) et bon voilà et j'étais un peu dans tous ces réseaux voilà mais bon voilà la vie euh ça a fait euh voilà quoi aujourd'hui j'ai voilà j'ai j'ai mon jardin potager j'ai ça j'ai toujours vu et euh pas mal quand même pendant des années là dans mon village j'ai fait quand même euh bon une surface qu'on me qu'on m'avait prêtée quand même pas mal et euh je faisais des patates des oignons j'ai pas mal j'ai passé mes week-ends à creuser la terre bon voilà si peut-être tu as des questions parce que je FOMATPLAY: non en fait tu réponds tu réponds beaucoup mieux que TEA: je sais pas si je vais déballer ouais peut-être tu as une question un peu ciblée ça peut-être parce que si je vais déballer ta tu vois je après bien sûr la vie elle enchaîne (RIRES) FOMATPLAY: bon mais c'est ça qui est bien TEA: dès que si je suis debout c'est que s'il y a des choses qui sont se passées avec tout le monde c'est incroyable hein les vies c'est euh c'est c'est toujours riche hein de n'importe qui hein il y a toujours des choses voilà FOMATPLAY: on a on a évidemment des questions ciblées mais c'est vrai que la plupart du temps en tout cas de de mon point de vue je trouve toujours euh ça plus intéressant que ce quand ce sont les gens qui choisissent eux-mêmes de raconter tel ou tel aspect de leur vie que ce soit chronologiquement ou les rencontres TEA: ouais et oui FOMATPLAY: c'est c'est c'est c'est quelque part plus authentique après oui TEA: après je sais pas peut-être tu as plus de comme c'est un peu le thème c'est des gens arrivés donc peut-être tu as des questions comment quoi je sais pas FOMATPLAY: les questions ça aurait été plus sur oui il y a il y a différents thématiques il y a notamment les difficultés tu vois peut-être au niveau des barrières langagières TEA: ouais FOMATPLAY: ou des difficultés administratives les difficultés d'intégration culturelle TEA: et oui et oui FOMATPLAY: ce genre de chose s'il y en a eu ou pas c'est TEA: ouais FOMATPLAY: il y a aussi des questions sur euh comment la la personne euh voit la liberté de mouvement en Europe est-ce qu'elle avait conscience est-ce que tu avais conscience en en venant du Canada et en en repartant en Croatie puis en revenant ici que c'était l'ouverture des frontières qui permettait tout ça pour l'Europe ou est-ce que c'est quelque chose à laquelle une chose à laquelle tu pensais pas trop TEA: ah tu tu veux dire que Croatie qui est entrée en Communauté européenne euh ah bon les difficultés par rapport à l'administratif je sais pas je me je hum j'en avais pas trop je me rendais pas trop compte non plus quand pendant que je vivais à Paris et tout et quand j'étais avec euh avec Henri avec euh avec mon mari je me rendais pas trop compte que j'étais une étrangère je sais pas comment dire à la fac j'ai vu des gens j'étais à Aubervilliers à la fac pendant deux ans il y avait pas mal de gens qui venaient d'ailleurs à Aubervilliers c'est un banlieue de de de Paris où c'est on était deux cents deux cents cinquante donc euh l'accord il était très bien après au niveau des professeurs j'ai toujours des félicitations parce que bon moi je vais arriver à fac je parlais pas français du tout hein mais comme il n'y a pas mal de sciences et comme j'étais scolaire il y en a ils se disaient hein ben jamais j'étais finie j'étais troisième sur tout le monde après mais bon en DEUG c'est quelque chose où déjà il a nettoyage aussi pas nettoyage bon disons comme ça des gens ils vient parce qu'ils savent pas ce qu'ils vont faire donc tout le monde ne travaille pas non plus et puis la langue donc la langue ça vient moi je savais quoi je parlais pas encore mais je rigolais je disais dans deux ans je vais parler français mais parce que si on est dans le pays on est on on est ouvert à apprendre la langue et on parle avec des gens et on fait une activité où il faut parler français c'est là que finalement ça s'est déclenché c'est avec la fac bah je savais que je parlerai français et que je lirai français j'écrirai français voilà hmm donc je me rendais pas voilà à la fac ça s'est bien passé j'étais plutôt voilà comme comme tu es étranger aussi que que quand tu rends un travail euh tu rends tout nickel moi je rendais tout nickel en tout cas tout tout je faisais relire par plusieurs personnes voilà pas de faute pas voilà donc mon travail je pense qu'il était encore plus nickel que quelqu'un qui était français parce qu'il y a ce côté-là où on ne où moi je sais pas comment ils font les autres mais je pense que ça doit être pas mal avec des gens qui viennent d'ailleurs tu as envie que ça soit voilà bien fait parce parce qu'on a quand même ce truc-là où on euh vient d'ailleurs et moi quand je viens d'ailleurs je je bah je m'intègre aussi dans le pays je vais pas je sais pas comment dire mais voilà bah c'est ça l'intégration c'est apprendre la langue à vivre selon le les schémas de de de pays voilà je n'ai pas moi je me suis toujours considérée quelqu'un d'universel j'étais pas un patriote voilà mon pays euh déjà dans mon pays ça m'a beaucoup touchée c'est tout ce qui s'est passé parce que tu crois voilà tu peux avoir des croyances dans la euh dans les gens finalement bah avec qui tu grandis avec euh un jour tu te vois tout ce qui est capable l'humain de faire donc euh ces croyances là bah et et quand tu es jeune et euh moi mon en tout cas on est en jeune et tout bah j'avais envie ça m'allait très bien de découvrir autre chose en fait aussi donc c'est nouveau c'est voilà et je me suis considérée universelle donc tout ça pour dire que à un moment quand même je me suis rendu compte que des gens me regardaient comme une étrangère quand même et ça ça a commencé après huit neuf ans voilà FOMATPLAY: et donc c'est ça c'était pas dans les milieux universitaires où ça allait avec TEA: non non non pas dans le milieu universitaire pas dans le professeur du coup j'avais vachement des félicitations parce que je j'arrivais que j'arrivais bien avec mes études et tout et j'étais quand même quelqu'un qui qui était étrangère donc euh bah on n'est pas on (n') est pas si nombreux non plus quand on est à la fac et j'étais quelqu'un qui avait quand même des bons de résultats et tout et euh non je me suis rendu compte plutôt quand euh quand je partais de Paris en fait et et voilà de et là j'ai vu voilà je me suis rendu compte mais vraiment ça est venu voilà comme ça parce que moi je cherchais pas je cherche pas ma tête elle est conçue comme ça que je j'analyse pas trop je je sais pas je sais pas (incertain) FOMATPLAY: tu es sans préjugés en fait TEA: hein FOMATPLAY: tu es sans préjugés TEA: oui voilà je fais pas voilà j'ai pas je voilà je pense que c'est oui voilà c'est ça et du coup je me bah comme je jugeais pas bah je je je cherchais pas qu'on me juge mais tout en cherchant pas à un moment je me suis là maintenant je me rappelle plutôt parce que souvent on se rappelle des choses des fois des choses ils nous marquent on se rappelle d'ambiance et tout mais on se rappelle parce qu'on en a raconté on en a parlé donc je je sais que je disais ça que voilà un moment je j'ai senti quoi voilà donc quand je le dis par exemple je vais dire que moi je préférais ne pas avoir l'accent je préférais être FOMATPLAY: (incertain) TEA: je préférais être dans le pays où je vis parce que moi dans le pays où je vis je me sens citoyen de ces pays je suis citoyen de France je je je me sens le le citoyen d'ici moi je suis partie de chez moi euh ça fait plus que moitié de ma vie bien sûr ces premières euh années nous conditionnent pas mal euh ça conditionne beaucoup mais bon après la vie elle continue on peut vivre n'importe où euh voilà toi tu me disais tout à l'heure que toi tu es tu as grandi en Inde pendant dix dix premières années voilà la la Terre on est on est on est citoyen de la Terre quand même d'abord je pense et euh oui voilà aujourd'hui je je préférerais ne pas avoir accent parce que la différence elle fait peur voilà et puis moi à un moment j'ai euh j'ai j'avais pas pendant longtemps l'emploi intégré vraiment la société j'étais quelqu'un voilà au Canada je disais j'avais un travail bon si ça me à un moment je me je partais je faisais voilà c'était des petits boulots c'était pas après je faisais mes études à côté mes études j'avais pas non plus euh euh travailler des tonnes j'avais travaillé un petit peu mais j'avais pas j'entrais pas vraiment dans le FOMATPLAY: dans le côté société société je crois TEA: voilà et puis je pense moi moi je j'étais pas quelqu'un non plus qui savait me vendre moi au Canada je enfin voilà chercher du boulot faire les CV faire les machins les trucs c'est pas ça venait pas encore tout ça chez moi et euh voilà mais à un moment j'ai intégré la vie de société et vraiment consciemment aussi j'avais envie en fait de de voir comment vraiment des gens ordinaires des gens voilà comme comme mais bon voilà je préfère ne pas avoir d'accent parce que des gens qui qui ont un accent on les prend pour les cons aussi et puis quand tu parles moi j'ai un accent je je suis arrivée j'avais vingt-six ans j'ai pas d'oreille je sais pas chanter donc je pense que c'est lié aussi tu as vu comment il est fort mon accent je dis bonjour comment ça va on va me demander d'où tu viens bon voilà c'est (RIRES) voilà maintenant je je côtoie plutôt des gens euh et puis euh à la campagne on pose moins de questions je pense aussi je sais pas ouais ça dépend mais euh ça dépend ouais euh FOMATPLAY: c'est étrange que tu dises à la campagne parce que je pensais que justement tu avais commencé à sentir ça en quittant quand tu m'as dit en quittant Paris j'ai cru que tu allais peut-être aborder un contraste ville campagne que à la ville et à l'université ça passait un peu inaperçu accent pas accent tout le monde s'en fiche et que c'est j'ai cru que tu allais dire ça mais TEA: non mais mais je pense même des euh c'est parce que je vivais dans un milieu aussi qui était plus ouvert c'était des gens voyageurs c'était des gens euh qui étaient habitués non c'est le changement de milieu aussi changement de milieu de quel je euh dans lequel je vivais FOMATPLAY: hmm TEA: euh je pense que ça a fait parce que je n'étais plus avec mon mari euh voilà donc je pense il y avait un autre milieu et je pense que c'est là plutôt que je me suis rendu compte que parce que j'étais vraiment dans le milieu où euh voilà de euh du côté de mon dans ma vie privée bah je sentais pas du tout une euh une que j'étais différente vraiment je sais pas nulle part au niveau de la fac bien sûr bah j'étais j'étais décalée avec l'âge à la fac mais franchement mon accent et tout ça j'avais pas ouais non je j'avais pas le non c'est plutôt le changement de milieu je pense ouais FOMATPLAY: et donc le milieu dont tu dont tu parles en l'occurrence c'est le c'est lequel celui où tu as commencé à ressentir que TEA: bah c'est le milieu de de le reste le milieu de parce que j'étais avec avec Henri j'étais pas mal avec des amis de Henri qui devenaient mes amis aussi après j'avais j'étais décalée de l'âge hein aussi parce que à la fac que j'étais ils étaient plus jeunes que moi et avec Henri Henri il était un peu plus âgé que moi mon mari et du coup j'étais un peu mais euh mais je sais pas j'avais quoi après j'avais pas et à un moment j'ai j'ai ressenti vraiment ça et et ces gens-là que j'ai côtoyés les amis d'Henri et tout ça c'est des des gens qui voyageaient en fait pas mal qui étaient euh Henri il vient d'une famille où euh de père euh polonais euh mère euh polonais juifs hum mère euh juif euh d'Algérie mais qui la famille elle venait d'Espagne je pense parce que bon voilà il y avait les des gens aussi qu'on côtoyait c'était des gens euh euh je sais pas ça fait une autre euh je sais pas comment dire et plus euh qui regardent pas ça en fait du tout je sais pas mais c'est en tout cas j'en sais rien je peux analyser aujourd'hui mais à un moment je l'ai ressenti voilà je l'ai ressenti quoi il y avait le au Canada j'ai jamais ressenti ça par exemple pendant tout ce temps où j'y habitais j'ai euh mais euh je je sais pas je je sais pas j'ai pas trop réfléchi à ça je pense que il y a d'une ouverture d'esprit les humains ils ont l'ouverture d'esprit l'ouverture d'esprit elle vient avec euh avec le ce qu'on a vécu dans la vie ou on est né aussi aventurier c'est sûr on a une vie même ou ou on (n') est pas né aventurier mais on peut vivre moi il y a un écrivain français que c'est mon écrivain que j'adore lui il a jamais bougé de son bled en fait mais c'est c'est un homme qui a une très grande ouverture d'esprit qui qui voilà et qui a écrit qui écrit des livres bon voilà qui qui sont traduits en plusieurs langues aussi et quoi c'est je pense qu'il n'y a pas de règle dans ça mais il y a il y a des généralités quand même un petit peu voilà FOMATPLAY: et quand tu dis euh TEA: mais après c'est pas moi il y a rien de mauvais là-dedans il n'y a pas de bien ou mauvais ou FOMATPLAY: oui c'est des réactions humaines TEA: c'est voilà c'est c'est tout à fait normal en fait il n'y a pas moi je je suis pas en train de critiquer ça c'est c'est une observation FOMATPLAY: je comprends parce que moi ma vie je l'ai vécue comme j'ai voulu c'est pas personne m'a guidée personne m'a dit tu vas aller là tu vas aller là tu vas faire non c'est moi qui l'a fait à chaque fois j'ai j'ai les choix je les prenais moi-même donc j'ai pas voilà la vie c'est juste une observation et dans la nature humaine je pense que les différences elles on appréhende mais c'est tout à fait euh humain quoi c'est euh FOMATPLAY: après l'ouverture d'esprit va dépendre par exemple ce ce petit accent que tu as qu'on peut entendre chez toi il y a certaines personnes que ça va intriguer et d'autres chez qui ça va créer peut-être une voilà c'est c'est ce niveau-là que tu as ressenti un peu différent TEA: ouais il y a des gens moi quand je ouais je sais mais après c'est toujours même ou administratif ou des trucs je sais pas moi dans ma vie j'avais refait les études aussi je pense que d'autres études encore j'ai essayé de faire et tout et euh je sais pas c'est plus simple en fait c'est plus moi je dirais que c'est quand même plus simple euh à la longue des de d'être de là d'où on vient moi mon pays n'existe plus donc je vais pas y moi je vis je suis bien là où je vis parce que je je mon caractère il est comme ça mais moi je pense ça mais quelqu'un d'autre peut-être dirait euh je sais pas moi moi je pense que c'est c'est plus simple (RIRES) mais après simplicité ou pas simplicité je sais pas la vie euh il faut la vivre elle est là voilà moi je suis pas quelqu'un qui va m'attarder sur euh bah sur ce genre de chose je je vis ma vie je voulais vivre à la campagne bah je vis à la campagne c'est parce que à un moment j'ai vraiment envie de vraiment de ça et là ça fait ça fait quelques années que c'est le cas et je pense si j'allais vivre dans un autre pays je vivrais à la campagne je vais pas vivre à la ville voilà FOMATPLAY: et ici dans dans dans cette campagne ça fait combien d'années on dit comment Alzen ou Alzen Alzen Alzen FOMATPLAY: Alzen TEA: ouais FOMATPLAY: Alzen TEA: ouais FOMATPLAY: donc là ça fait combien d'années ici (incertain) TEA: ah ici je suis arrivée en deux-mille-onze début deux-mille-onze FOMATPLAY: ah oui plus de dix ans (incertain) TEA: et en Ariège je suis arrivée en deux-mille-quatre FOMATPLAY: d'accord et donc tes enfants sont nés ici TEA: oui voilà FOMATPLAY: ils sont ils ont fait leur scolarité euh vers Foix euh TEA: bah ils ont fait euh ils ont fait euh ouais bah j'ai déménagé ici aussi hein c'est ici depuis deux-mille-onze mais avant ça on a bougé quand même euh avec le père de de des enfants aussi et mes enfants bah ici en France il y a une école qui s'appelle maternelle qu'on appelle école que moi ça me paressait parce que moi j'ai j'ai j'ai eu cette chance j'ai eu cette voilà là en France j'ai pu faire ça j'ai pu être avec mes enfants et ne pas travailler et d'avoir euh de l'aide financière et euh ça vraiment je le remercie tous les jours oh là là quelle chance bon c'est une euh je trouve que parce que moi j'avais envie de euh de de rester avec mes enfants petits hein j'aurais du mal à à à que mes enfants que il y a une nounou qui les garde qui sont minis comme ça moi ça ça euh ça me ça me va pas en fait voilà tout simplement et donc quand il commençait moi je travaillais pas donc mes enfants ils ils ils avaient ma fille elle avait donc trois ans et il avait question de cette école maternelle qui aujourd'hui devenue obligatoire quoi euh que je trouve ça vraiment un un grand dommage une contrainte qui ramène plutôt des problèmes ou que des solutions et donc je dans le village où j'habitais qui s'appelait Saint-Ybars je suis allée et pas loin il y avait une école de alternative de Rodolphe Steiner FOMATPLAY: hmm hmm TEA: je sais pas si tu tu connais certainement ces ces écoles moi ça ça m'avait attirée ça je me suis dit je c'était un petit peu il fallait je sais pas à peut-être à vingt minutes vingt-cinq minutes en voiture non même pas ouais comme ça il y avait cette école mais je me suis dit je vais quand même aller visiter l'école maternelle dans le village elle était juste là pour voir parce que moi j'allais pas euh que Mira elle y aille tous les jours à l'école ça sert à rien j'étais à à la maison il y avait Sunny qui était tout petit bon voilà ça servait à rien qu'elle aille tous les jours passer ailleurs son temps donc je pensais euh qu'elle y aille euh deux jours peut-être voilà donc je suis allée voir la directrice donc déjà je viens je suis une étrangère c'est sûr mais bon j'y pense pas du tout là je viens je moi j'y pense pas à ce genre de de chez moi j'ai même pas l'impression que j'ai un accent hein c'est que je m'entends si je m'entends ça si je regarde cette vidéo après ça va être terrible et euh et du coup je vais la voir je lui dis bon voilà ma fille elle a tel âge et tout j'habite ici et j'aimerais bien qu'elle aille pas tous les jours non mais vraiment c'est pas j'exagère pas du tout ni je elle euh elle dit ah non non là c'est pas et puis à un moment elle me dit ici c'est France (RIRES) mais vraiment elle fait le carré comme ça le rectangle avec ses mains ici c'est France comme si moi moi déjà ça faisait euh j'habite en France depuis quatre-vingt-seize euh donc euh donc là j'ai compris qu'il vaut mieux ne pas le mettre voilà dans cette école bon ça s'est bien passé je dis merci au revoir bon voilà donc mes mes enfants ils sont allés dans cette école Rodolphe Steiner que ah moi j'adorais j'adorais euh c'était vraiment il y avait une une dame qui était qui était maîtresse dans cette école qui s'appelait Marie-Christiane qui est décédée aujourd'hui qu'elle repose en paix comme on dit et euh voilà et là c'était c'était c'était vraiment le cadre il était vraiment très beau et tout euh tout est (incertain) ah les tout est en tissu tout est et puis on faisait des moi je j'aime beaucoup ça le maintenant je suis passée à une vie moderne hein je ça fait quelques années mais j'ai je faisais beaucoup de de FOMATPLAY: tricot TEA: je faisais la broderie FOMATPLAY: ah oui TEA: je faisais voilà je faisais les trucs comme ça j'adore euh j'aime vraiment construire des choses à la main comme ça et tout puis moi j'aimais beaucoup faire des gâteaux faire la cuisine aller faire mon jardin faire des confitures faire bon voilà je faisais tout ça avec les enfants et donc cette école dans cette école on avait les ateliers avant qu'elle commence on allait un peu pour voir comment ça se passe il y avait des ateliers un après-midi il y avait une une dame qui s'appelait Lydie même qu'elle qu'elle chance de l'avoir connue dans ma vie et tout qui était c'était une dame plus âgée elle elle a aussi un parcours de vie mais incroyable qui était toujours dans cette école depuis tout jeune âge elle était militante elle était et là elle était c'était une dame déjà qui en elle doit avoir soixante-dix ans elle était toujours attachée à l'école pour ses ateliers et tout du coup on faisait des petits trucs on faisait des petites des petites balles avec la laine à l'intérieur après on a on a on faisait avec la laine autour on faisait des petits bonhommes de neige mais bon j'adorais ça et du coup Mira là elle est allée là elle est allée deux fois par semestre une école payante et euh là on chante beaucoup Marie-Christiane quand quand les enfants ils ils elle elle elle passe un kiwi donc tu dis merci kiwi et puis des fois elle elle faisait ça en chantant ah on va manger le kiwi je te passe un kiwi et euh voilà non mais moi ça m'a j'ai jamais osé chanter dans ma vie parce que je chante mal je pense qu'on m'a descendue un peu aussi donc j'ai pas osé et là je chantais dans cette école et ça m'a vraiment fait trop de bien et c'est une école qui hmm Rodolphe Steiner était chrétien et euh c'est en fait tous tous les fêtes chrétiennes c'est l'école qui un peu c'est mitigé il y a des gens qui disent c'est sectaire que FOMATPLAY: oui une polémique toujours oui TEA: parce que mais voilà il y a toujours on fait toujours des débats sur tout bon bon voilà c'est c'est la nature humaine ça aussi on va pas voir que peut-être c'est pacifique que peut-être qu'il n'y a pas de problème vraiment quoi euh que peut-être bon voilà on a on fait comme on a envie faire tout simplement et donc là on fait des on fait des fêtes on a différentes fêtes la fête de Saint-Martin par exemple mais c'est c'est trop beau puis on chante c'est la fête de Saint-Martin comme bon ça comme je parle beaucoup et tout mais on fait des petites lanternes on fait tout ça avec avec avec des feuilles en en papier après on dessine là-dessus et après on fait passe de l'huile et après on fait la lanterne et euh on a avec des petits bâtons et euh la bougie dedans et ça non et après tout tout le monde y va et tu as des petites pots où il y a des châtaignes qui sont faites on t'offre des châtaignes non mais c'est moi j'ai adoré tout ça donc voilà je et et mes enfants je pense qu'ils étaient très bien aussi voilà ils sont deux deux fois par semaine ils faisaient des des des des dessins c'était vachement libre et euh voilà donc j'ai essayé de Sunny il aille aussi qu'il fasse pareil comme Mira quand on a quand j'ai plusieurs enfants je sais pas moi j'essaie mais je pense souvent on fait ça que ça soit pareil la même chose bon entre-temps j'ai déménagé entre-temps ça s'est trouvé aussi qu'on était plus avec le père de nos enfants la pfff là c'est une période assez spéciale aussi mais bon je l'ai amené quand même mon fils toujours dans cette école bon voilà le la scolarité donc quand tu parlais tu disais les enfants la scolarité et tout ça et après on est arrivés à Alzen et ma fille était déjà dans une autre école maternelle où j'avais habité dans un village euh dans la vallée de l'Arize ici en Ariège c'est un autre quartier de l'Ariège et après on est arrivés ici et ici à Alzen une super école la récré c'est il y a un ruisseau qui passe et il a rien de grillagé donc euh voilà j'ai euh je je voilà ce village-là je j'ai adoré (RIRES) FOMATPLAY: tu leur parles en quelle langue à tes enfants TEA: et je suis restée ah moi je parle en français hein FOMATPLAY: tu leur a toujours parlé en français TEA: ah oui oui moi j'arrive pas j'ai un c'est c'est le truc du cerveau euh parce que quand on est arrivés ici j'essayais un moment parce que pour moi la langue euh j'arrive pas et c'est plutôt le le cerveau masculin qui a ça les les mamans la plupart des mamans même s'ils sont pas avec le compagnon de qui vient de de de de même pays qui est français et ils vont parler dans leur dans leur langue maternelle aux enfants je pense quatre-vingt-quinze pour cent des femmes les hommes c'est moins et euh et moi je je n'arrive pas pour moi la langue il a beaucoup de subtilités il y a beaucoup de de d'expressions de que moi j'adore moi je je j'adore ça en fait j'adore déconner avec ce genre de chose et en fait si je parle toute seule bah c'est un peu ennuyant quoi bah voilà bah je sais pas je trouve ça comme les hommes et j'arrivais pas non moi j'ai toujours parlé en français avec mes enfants mais les enfants ils se rendent pas compte de l'accent pendant très longtemps mais c'est un truc de fou FOMATPLAY: mais bien sûr évidemment ils sont habitués oui oui TEA: mais ils se rendent compte mais je sais pas c'est récent là ils vont me corriger des fois maman parce que moi j'ai beaucoup de mal avec u ou de (?) de (?) pot (?) un peu amour l'humeur oh tout ça j'arrive pas du tout à à à dire euh ouais non j'arrive pas mais ils parlent quand même ça fait beaucoup de temps FOMATPLAY: je regarde juste TEA: ouais FOMATPLAY: sur le haut de la batterie on est bon on est bon TEA: voilà est-ce que tu aurais euh peut-être une question FOMATPLAY: oui j'ai des non mais ce qui est formidable TEA: parce que je suis je suis bavarde attention hein FOMATPLAY: tu es tu es formidable parce que tu crois on on TEA: (RIRES) FOMATPLAY: on a effectivement tout un tas de de questions mais tu passes au travers de beaucoup de sujets dans ton récit par toi-même tu vois l'éducation même quand je t'ai dit tout à l'heure l'éducation et les difficultés il y a plein d'autres choses que que tu exprimes donc ces questions elles ne sont là que dans la mesure de dans dans le cas où la personne n'irait pas forcément sur ce terrain mais je préfère quand ça vient de toi et et tout ce que tu as dit de toi-même là-dessus que si je j'avais posé des questions très explicites hum oui la la seule petite question explicite euh par rapport à la thématique générale dans la dans laquelle s'ancre ce projet ce serait au niveau de la perception européenne si euh euh voilà c'est TEA: hmm ah oui FOMATPLAY: si la liberté de mouvement c'est quelque chose dont tu avais conscience ou TEA: je me disais hmm voilà ah oui tu tu me disais ça moi je viens de de d'ancienne Yougoslavie qui était un un pays communiste mais qui était pas sous régime des Russes euh notre président Tito là qui était très connu lui il a dit non à la Russie donc euh moi j'ai toujours grandi avec liberté de mouvement je n'ai jamais eu euh voilà pour euh nous euh on pouvait voyager on pouvait euh demander le visa bien sûr mais euh mais je viens d'un pays aussi où on où où on a voyagé pas des tonnes non plus même dans le dans le pays même moi je on a on allait pas tous les quatre euh ailleurs euh de ville mais je ne me sentais pas je savais si mon frère par exemple c'était quelqu'un qui avait envie de voyager après euh moi je pense qu'il était encore en lycée il faisait des petits boulots il économisait des sous il a fait le tour d'Europe il était tout jeune il est parti euh tout seul je pense avec un sac-à-dos euh voilà c'était euh on pouvait faire ça donc euh voilà j'allais au Canada j'avais cette restreinte vis-à-vis de de papiers pendant trois ans j'ai pas pu j'ai pas pu sortir du pays en fait il faut vraiment rester au Canada bon bah voilà dès que je l'ai eu donc je suis allée voir ma famille je sais pas ce que ça faisait bon c'était quand même une période assez spéciale il y avait je pense que beaucoup de choses se passent quand on vit des choses politiquement dures et tout ça FOMATPLAY: hmm TEA: notamment la guerre c'est la pire chose en fait qui qui arrive à l'humanité FOMATPLAY: bien sûr TEA: euh c'est la destruction c'est le il y a rien qui avance tout est reculé ça on ne peut pas il y a inconsciemment il y a beaucoup de choses qui se passent après donc je suis arrivée en France bah en France on peut voyager euh Croatie c'est euh après la après la guerre et tout ça bon Croatie euh c'est dans un pays capitaliste plutôt voilà c'est rigolo de voir en fait tout la télé et tout ça mais non mais tout ça commençait à ressembler comme c'est ici ou au Canada ou tu vois euh je sais pas bon voilà les euh les les séries les euh les les émissions les euh tout ça c'était pas du tout pareil hein pas du tout donc on a rempli un peu le chemin mais euh je moi j'ai toujours vécu en me sentant libre j'ai pas moi ma sœur par exemple elle était en Allemagne l'Allemagne elle donnait pas pendant pendant la guerre elle donnait pas les papiers permanents donc elle quand il y avait la fin de la guerre elle a habité en Allemagne pendant quatre ans je sais pas trois ans et demi euh ah non elle était encore en Allemagne ouais quand moi j'étais en France ah oui elle a vécu peut-être pareil quatre ans et demi cinq ans elle elle a dû quitter l'Allemagne donc ça je pense que c'est vraiment dur de de de que tu es obligée de euh de faire quelque chose moi dans mon caractère à moi bah ma personnalité j'ai vraiment je me disais oh là là mais ça pour moi ça aurait été vraiment je n'ai pas vécu quelque chose comme ça moi mais ma sœur elle a continué la vie aussi elle est revenue à Zagreb euh bon voilà euh c'est euh la vie euh je pense tant qu'il n'y a pas tant qu'on a les conditions de vie qui sont euh nécessaires ça veut dire qu'on a on a à manger on a à se loger on a euh on n'est pas malade psychiquement bah la vie elle est toujours là et elle va continuer et euh bah voilà et pourquoi pas mais moi je n'ai pas vécu une une restreinte de liberté voilà et Croatie je pense qu'elle a pas vécu c'est pas la moi je ne peux pas trop parler pour les Croates comment ils ont vécu du coup la la Communauté européenne pour la Croatie maintenant elle est passée à l'Euro aussi c'est récent mais je sais qu'il y a beaucoup de gens qui sont partis de Croatie il y a beaucoup de notamment des gens de de les médecins les ingénieurs des gens que que mais qui sont partis déjà avant l'ouverture qui qui sont des gens qu'on a on a envie de garder en Croatie en fait il y en a beaucoup qui sont partis des des gens pour dire qu'ils sont euh bah qu'ils ont des hautes études qui euh qui qui voilà qui peuvent ramener bien sûr qu'il y en a dans un pays il faut le développement il y a besoin des ingénieurs il y a besoin et la Croatie je pense qu'elle en manque aujourd'hui parce que à un moment je pense qu'ils sont pas moi je moi j'ai une cousine et son mari ma cousine elle est dans dans les langues littéraires et son mari je sais plus quoi mais c'était des gens voilà avec des hautes études et euh que il y avait un travail qui ils ils ont dit non en Croatie à Zagreb mais ils sont partis en Autriche après ils regrettent aujourd'hui ils voilà ils se il y a le mouvement il y a des soignants qui partent aussi et qui partent aussi donc là maintenant comme on peut travailler ailleurs en fait il y a pas mal de soignants qui partent donc euh c'est pas après je pense que les prix sont flambés aussi avec l'Euro là déjà qu'en Croatie c'est les salaires sont très basses mais les prix euh voilà on est surpris hein tu tu vas là-bas tu es tu es pas tu viens pas comme quelqu'un qui a des sous tu changes rien la sauce tomate va coûter pareil les pâtes vont coûter pareil oui les légumes elles vont coûter un peu moins cher la viande un peu moins cher tu te demandes toujours comment des gens ils font mais tant qu'on est vivant on fait (RIRES) tant qu'il n'y a pas de de cette saloperie de guerre qui qui qui fait vraiment quoi moi tu vois je vis beaucoup mieux là la crise je vois bien que c'est la crise mais ça me moi la crise euh elle me euh ça me fait euh moi juste je souhaite qu'il n'y a pas FOMATPLAY: pire TEA: que ça qu'il n'y a pas pire en fait parce que avec ça on va se toujours débrouiller FOMATPLAY: vu qu'il faut finir du coup je termine de manière abrupte euh ne m'en veux pas euh je je termine sur des questions courtes TEA: et oui FOMATPLAY: hum deux euh la première c'est si tu est-ce que tu penses que tu pourrais donner ta propre définition de ce qui est la liberté de circulation pour un humain après je dirais de la deuxième est-ce que en quelques mots euh voilà par exemple pour moi la liberté de de bouger c'est ce serait ça TEA: ouais euh bah euh pour moi la liberté de bouger c'est la liberté euh je disais la liberté à lui-même le mot de liberté à lui-même c'est-à-dire euh liberté de de de bouger chez toi déjà ça commence en famille la liberté hum de de dans dans un couple la liberté euh de l'homme et femme euh et euh voilà et bien sûr la liberté je n'ai pas vécu cette liberté-là on me dit ah tu peux pas aller là et tout euh voilà ça c'est encore euh voilà ça doit être terrible des gens qui vivent ça et euh voilà je dirais qu'en France euh bon la liberté de parole la liberté de parole le parole quand on parle c'est quand on parle à la télé FOMATPLAY: oui TEA: où on parle bon voilà euh ça c'est politique un peu mais euh je pense en France moi je me sens libre voilà comme un être humain je je trouve que c'est un pays euh bien ouais voilà FOMATPLAY: et et s'il y avait quelque chose à retenir euh un élément de de ton parcours de ta vie qui a été riche quand même mais qui te définirait comment tu te définirais en quelques mots TEA: euh bah euh je me définirais comme une folle battante euh un peu folle bon je suis pas folle à prendre que ce soit FOMATPLAY: on est tous fous TEA: voilà mais euh la folie je pense quand même qui mais qui m'a qui qui m'a menée vers vers ce truc où je suis vraiment battante euh je dirais que je suis lucide et euh je suis une maman aussi euh donc voilà je je souhaite que mes enfants ils vont bien et tout j'ai plein de moments où je culpabilise voilà ou euh voilà et puis euh je hmm voilà c'est quoi la question déjà comment je me définirais euh moi euh voilà maman euh folle battante (RIRES) FOMATPLAY: Tea c'était vraiment fantastique TEA: voilà (RIRES) FOMATPLAY: faut que j'arrête parce que j'ai le timing (incertain) mais TEA: ah vas-y FOMATPLAY: mais merci vraiment TEA: mais merci à toi FOMATPLAY: merci beaucoup TEA: ça va ça (RIRES) j'ai pas trop parlé ça va FOMATPLAY: c'était formidable TEA: ah ouais c'est bien ah ouais ah oui ah oui j'ai j'ai une vie quand même il y a de quoi écrire un livre FOMATPLAY: oui je pense qu'il y aurait aussi beaucoup d'autres choses je pense que j'aurais pu rester là longtemps je pense une ou deux heures de plus TEA: j'ai encore j'ai deux métiers en plus à un moment j'avais (incertain) avec (incertain) non mais c'est FOMATPLAY: on (n') a même pas on (n') a même pas parlé de TEA: mais moi je trouve avec tout ça que la vie c'est euh voilà c'est tu vois aujourd'hui j'ai ma maison ça aussi tu vois on (n') en a pas beaucoup parlé parce que des gens ils se moi quand j'ai fait cette formation en Sologne par exemple moi je n'ai jamais vécu dans un HLM hein jamais tu me verrais là-dedans et il y a des gens qui vient je me rappelle une dame elle me disait ah mais moi je vis HLM Marseille elle se plaint elle se plaint mais moi je laissais pas des gens me plaindre je suis quelqu'un qui qui donne mon opinion en France on arrondit on dit pas ce qu'on pense de suite moi je disais mais putain mais moi je suis une étrangère j'ai jamais vécu en HLM mais avec l'âge et tout on comprend ce que chacun c'est c'est pour ça que j'ai dit je suis lucide aussi j'ai quelque part j'ai une chance aussi moi dans ma vie parce que je suis saine quand même je ne je je le cerveau sain je n'ai pas voilà je je on m'a donné dans ma vie que j'ai les moyens de faire des choses je n'ai pas gros soucis de santé non plus et et un étranger il peut il peut faire comme un non-étranger voilà c'est vrai je n'ai pas parlé de ça j'étais toujours quelqu'un qui qui qui a vécu comme comme selon mes choix comme j'avais envie de vivre FOMATPLAY: ça ça te définit bien aussi TEA: oui voilà FOMATPLAY: tu as vécu selon tes choix TEA: c'est pas voilà si je vais pas aller dans un HLM habiter dans un HLM FOMATPLAY: parce que c'est pas toi TEA: parce que si ça me plaît pas je préfère avoir des couleurs dans ma vie je préfère avoir voilà mais ça veut rien dire que pour ceux qui habitent en HLM c'est pas un jugement c'est pas je veux dire que la réussite la réussite elle est pour tout le monde après hein mais on a plus ou moins des moyens de de de personne en fait on se rend comme ça aussi quand on est plus âgé quoi il y a des gens qui qui y arrivent pas il y a quelque part euh voilà il y a des des faiblesses il y a le conditionnement ça le fait beaucoup hein dans mon dans mon métier aussi je je sais que que des jeunes qui ont des difficultés que que ça vient souvent de de de leur conditionnement familial voilà FOMATPLAY: oui on (n') a même pas eu le temps de parler de ton métier de te TEA: bah oui FOMATPLAY: de ce que tu es en (incertain) tu vois on (n') a pas pu TEA: ouais FOMATPLAY: on (n') a pas pu aborder en fait TEA: et ouais ah FOMATPLAY: je devrais revenir TEA: et ouais et ouais FOMATPLAY: on a on (n') a pas pu parler beaucoup du présent en fait TEA: et oui voilà FOMATPLAY: c'est ça TEA: ouais mais parce que il a tellement ce passé là qui est FOMATPLAY: ouais TEA: que moi il est un peu loin mais qu'il fait partie de euh ouais ah non non il est encore là ouf on (n') est pas on (n') est arrivées jusque les enfants à peu près FOMATPLAY: ouais TEA: et après on a fait un peu de l'école et euh et ouais et puis nous dans dans ma famille aussi tu vois j'ai perdu un enfant aussi mais euh tu vois ça c'est pas je me suis pas je j'avais pas du tout envie de m'écrouler là-dessous quoi j'avais deux autres enfants puis là mais l'humain il a des hum euh qui nous fait des euh ça c'est biologiste physiologique je pense il fait des mécanismes tu sais quoi FOMATPLAY: insoupçonnés TEA: ben oui voilà quoi on a on continue mais après bien sûr que je suis une personne aussi quoi euh j'y vais pas comme je vais pas aller bien tous les jours un jour c'est mais j'ai appris quoi ça passe et puis je sais que (incertain) deux trois jours ça va bien c'est l'âge aussi qui fait plein de choses mais j'étais toujours quelqu'un qui qui qui continuait qui a voilà quoi je pfff sans souci et beaucoup aussi (RIRES) FOMATPLAY: j'adore sans souci TEA: ouais ouais (RIRES) FOMATPLAY: sans souci le mot de la fin peut-être TEA: ah ouais et oui voilà j'étais pas je pense que je continue aussi merci merci à toi ouais FOMATPLAY: merci merci Tea TEA: ben voilà ça me fait oh là là comment je qu'est-ce que c'est non je pense pas c'est bien FOMATPLAY: non TEA: ça fait FOMATPLAY: c'est fantastique TEA: ouais et puis c'est ma fille qui m'a dit ouais maman FOMATPLAY: fantastique TEA: parce que c'est déjà dans le village il y a un petit journal je lui disais Mira tu sais déjà là on m'a demandé elle me dit ah tu vas faire ta star mais non j'ai dit déjà on m'a demandé j'ai dit non mais là comme c'était par les contacts il fallait que je dise oui (RIRES) donc voilà FOMATPLAY: merci beaucoup Tea TEA: merci FOMATPLAY: merci

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