Idioma: Francés
Duración: 1h
Lugar: Entrevista
Visitas: 78 visitas

Kalina FOM@PLAY FR

Descripción

Entrevista a Kalina, ciudadana búlgara, residente en Francia

Transcripción

KALINA: (RIRES) non mais c'est c'est bizarre je je vous regarde FOMATPLAY: oui KALINA: c'est mieux FOMATPLAY: oui parce que KALINA: (RIRES) FOMATPLAY: c'est mieux euh bon donc Kalina d'abord merci KALINA: bah de rien avec plaisir FOMATPLAY: de m'accorder cet entretien vraiment c'est chouette désolé pour les petits problèmes techniques euh KALINA: pas de soucis FOMATPLAY: donc bah comme je t'ai dit avant l'enregistrement l'idée c'est d'avoir hum ton retour sur ton expérience d'arrivée en France et comment tu l'as vécue KALINA: mh FOMATPLAY: euh mais est-ce que avant ça te dérange pas de de me dire quelques mots sur toi de d'où tu viens là où KALINA: oui FOMATPLAY: tu as grandi quelques petits mots sur ta famille KALINA: bien sûr FOMATPLAY: ouais tu veux bien KALINA: oui bah donc euh je suis issue d'une famille de trois enfants je suis la plus grande euh ma mère est française et mon père est bulgare ils se sont rencontrés ici à la fac euh en FLE et euh mon père lui a dit euh viens en Bulgarie et elle est venue (RIRES) et donc ils se sont mariés et euh à Sofia et je j'ai grandi à Sofia je suis née là-bas et mes frères aussi hum on voilà on vivait à Sofia euh j'ai été dans une maternelle bulgare mais après mes parents euh souhaitaient que je sois à l'école française donc euh j'ai j'étais à l'école française j'ai fait toute ma scolarité du CP à la Terminale dans le même lycée avec les mêmes personnes on était deux classes de Terminale (incertain) on était deux donc voilà euh sinon en parallèle j'ai toujours fait du théâtre euh enfin à partir de neuf ans au même endroit avec les mêmes professeurs et voilà FOMATPLAY: finalement en fait tu parlais plus français dans ton quotidien que bulgare: KALINA: oui euh parce que tous mes cours étaient en français sauf les cours de bulgare et à la maison on parlait euh en français avec ma mère et bulgare avec mon père et au théâtre je parlais quand même en bulgare hein c'était FOMATPLAY: au quoi pardon KALINA: au théâtre je parlais tou- toujours en bulgare parce que c'était un un théâtre bulgare puis toutes les activités extrascolaires c'était en bulgare donc voilà mais c'est vrai que je parlais plus en français FOMATPLAY: et au niveau de ton cercle euh d'amis euh KALINA: euh donc comme la plupart de mes amis qui venaient quand même euh du du lycée c'était en français mais euh avec mon copain qui venait du théâtre c'était en bulgare et c'est toujours euh et avec les amis euh voilà bulgares c'était en bulgare généralement mais avec les demi-français demi-bulgares c'était en français FOMATPLAY: ah KALINA: oui FOMATPLAY: ah oui donc vous choisissez quand vous êtes amis de plutôt français KALINA: euh c'est comme c'est la langue dans laquelle on on je pense qu'on était plus à l'aise parce que on avait juste plus de vocabulaire c'était euh ouais c'est celle-là et c'était rigolo parce que une fois je suis sortie avec un ami qui est à demi français et à demi bulgare comme moi et une amie qui est complètement bulgare donc quand on était tous les trois on parlait bulgare et dès qu'elle est partie on a on a on a voilà on a changé et on a fait en français FOMATPLAY: et est-ce qu'il y a des types d'activités euh que tu fais plus que à l'époque tu faisais plus en français ou plus en bulgare à part euh au niveau humain euh KALINA: euh FOMATPLAY: en termes de lecture ou des films de la musique des choses comme ça KALINA: les c'est vrai que la lecture c'était plus en français parce que l'école c'était en français hum sinon tout ce qui était théâtre euh c'était plus en bulgare parce que euh j'allais au théâtre euh en bulgare logiquement (RIRES) hum mais c'est vrai que c'était euh et au niveau des films hum euh c'était pas plus en français qu'en bulgare de temps en temps mon père nous passait des des films en français parce que c'était des films qu'il voulait nous faire voir et tout euh mais je pense que c'était on avait la parité puis il y avait les films anglais ou même étrangers FOMATPLAY: c'est comment à la télé là-bas c'est dans en langue originale KALINA: c'est en bulgare oui mais nous on a eu longtemps eu France Deux ma mère avait insisté euh puis on l'avait pas eue parce que il y avait des soucis euh mais voilà c'était France Deux mais sinon on regardait la télé en bulgare enfin mes parents plus mais on regardait pas trop la télé en général (RIRES) FOMATPLAY: donc c'est vachement intéressant ton parcours parce que finalement tu as grandi euh complètement immergée dans la langue française KALINA: oui FOMATPLAY: et donc qu'est-ce que tu as ça t'a fait d'arriver dans un pays où c'était la langue euh parce que tu étais habituée en sortant de chez-toi à ce que ce soit bulgare aussi KALINA: oui FOMATPLAY: tu vois les petits commerçants etcétéra KALINA: oui oui oui KALINA: euh ça fait bizarre (RIRES) FOMATPLAY: donc tu es arrivée quand déjà (incertain) KALINA: euh oui je suis arrivée en bah je suis partie le douze août euh oui je suis arrivée ici et j'ai été deux semaines avec euh toute ma famille hum et après ils sont partis le vingt-quatre donc c'est véritablement là où j'ai j'ai commencé à vivre en France parce que avant c'était comme si c'était les vacances et ça l'était euh où j'ai dû vraiment m'installer euh euh tout ça bon j'avais j'étais quand même avec ma mamie parce que ma mamie habite pas loin mais voilà vraiment euh c'était à partir du le vingt-quatre quand ils sont partis tous euh ça a commencé j'ai vu voilà c'était vraiment le début hum FOMATPLAY: mais donc avant tu avais eu déjà plein de fois l'occasion apparemment de ce que tu me dis KALINA: tous les ans FOMATPLAY: d'accord KALINA: je venais euh sauf quand il y avait le Covid mais euh voilà on venait à peu près un mois trois semaines avec ou sans mes parents mais on on venait passer du temps euh avec ma mamie pour la famille française voilà FOMATPLAY: ah donc ça ça pas non plus été euh complètement euh KALINA: non FOMATPLAY: étranger KALINA: non c'était pas complètement étranger mais c'était pas aussi évident (RIRES) parce que hum hmm je sais pas le fait que bon déjà tout est en français et c'est vrai que ça c'est bizarre au début euh les tableaux de publicité c'est en français mais rien que ça en fait c'est c'est du français partout euh et c'était hum moi ça m'a fait quelque chose c'était je sais pas je c'est vrai que j'ai j'ai toujours grandi dans un environnement très francophone et euh dès que je sortais dans la rue euh je j'entendais quand même du bulgare et je communiquais quand même en bulgare et euh le fait de de savoir que j'avais plus cet accès direct à la langue ça m'a fait quelque chose euh mais bon après ça allait euh disons que les j'ai les les gens sont très chaleureux euh ici plus que là-bas hum donc c'est on se fait je trouve rapidement des amis hum et puis il y a quelque chose là-bas c'est que euh je suis tout de suite catégorisée de française hum alors qu'ici euh peut-être parce que je parle plus fluidement ou euh on me dit parfois que j'ai un accent dans les deux langues ce qui est un peu c'est un peu le drame de ma vie (RIRES) parce que je me dis que je parle aucune langue bien mais euh c'est vrai que comme c'est c'est plus fluide peut-être euh et puis peut-être que les gens ont plus l'habitude de d'étrangers euh j'ai moins ce sentiment de d'être d'être une étrangère même si je me suis jamais sentie aussi bulgare qu'en France et je me sens jamais autant française qu'en Bulgarie ça c'est sûr (RIRES) FOMATPLAY: donc même en Bulgarie tu te sentais KALINA: ah en Bulgarie c'est encore plus en fait les gens euh j'étais pas la la fille à demi francaise à demi bulgare j'étais la Française ça c'était c'était c'était comme ça dans les environnements euh bulgares euh mais même dans mon comme j'ai évolué dans un au au collège au lycée comme j'évolue comme j'ai évolué dans dans un cercle d'amis français c'était bon les Français d'à côté quoi voilà FOMATPLAY: c'est terrible parce qu'en même temps en arrivant ici tu as eu l'impression de laisser quelque chose derrière toi au niveau KALINA: oui FOMATPLAY: identitaire presque KALINA: oui oui oui oui FOMATPLAY: alors que là-bas tu étais aussi considérée comme c'est c'est KALINA: bah en fait on a c'est pas qu'on (n') a pas vraiment de chez soi mais il y a pas hum moi je me sens chez moi là-bas parce que c'est là-bas que j'ai grandi mais c'est vrai que les gens ne me perçoivent pas comme comme comme une Bulgare à part entière comme ici les gens ne perçoivent pas une comme une Française à part entière FOMATPLAY: et comment tu le ressens ça qu'on te perçoit pas comme une Française parce que bah moi à priori j'aurais pas euh trouvé quoi que ce soit à ton accent par exemple KALINA: hum FOMATPLAY: c'est quand tu le dis que tu es bulgare que le regard change ou ça KALINA: bah parfois euh quand je dis que je suis parce que je généralement on me demande d'où je viens tout ça donc je dis que je viens du de Bulgarie hum Anissa enfin une camarade m'a dit euh ah je me demandais d'où ça venait euh ce cet accent euh tout ça hum et j'ai eu ouais au théâtre j'ai eu une une réflexion comme ça aussi euh ah je me demandais euh d'où ça venait parce que on on sent quelque chose mais c'est pas tellement prononcé que euh une autre fille qui qui vient de d'Ukraine et qui donc n'est pas française et on sent bien euh donc l'accent euh généralement les gens me disent ça en Bulgarie on me disait plus euh ah tu parles un hum c'est pas hum hum hum un mauvais bulgare hum ou le terme exact c'est voyez quand la nourriture elle elle commence à à à à pourrir mais c'est c'est pas si fort mais voilà c'est un terme un peu qui dit euh voilà c'est un c'est un mauvais bulgare c'est c'est un bulgare déconstruit euh voilà et en fait ça ça vient au niveau de c'est juste oui l'accent parce que après au niveau de la syntaxe tout ça je pense que ça va euh on m'a jamais fait de on m'a jamais repris au niveau de la syntaxe ou juste parfois les mots me viennent pas tout de suite je j'ai le mot en français euh hum qui vient et je le cherche en bulgare un un temps et je le trouve bien sûr parfois souvent mais voilà euh oui c'est un peu c'est pas évident non FOMATPLAY: oui c'est pas évident d'autant plus que tu as grandi là-bas donc on est étonné que euh ce qui est aussi une langue maternelle KALINA: oui FOMATPLAY: de base pour toi tu aies pu avoir euh ce petit truc au point que les que les gens le remarquent en Bulgarie enfin ça m'étonne KALINA: pas tout le temps euh mais parfois vraiment ça dépend des gens parce que certains me disent oh jamais j'aurais pensé que euh mais d'autres le sentent peut-être je je sais pas c'est c'est très c'est très fin FOMATPLAY: et et qu'est-ce qui a motivé ta décision de venir t'installer pour la suite de tes études euh ici KALINA: c'était je pense que hum c'était la suite logique dans le sens où j'avais fait mes études dans un lycée français et puis c'est vrai que ma mère euh je pense que ne voyait pas autre chose pour moi euh puis je suis pas de nature à me rebeller trop donc euh voilà FOMATPLAY: mais ça te convenait quand même ça me conv- bon je je m'étais demandé si je voulais pas rester quand même hum si je voulais pas parce que j'aimerais bien revenir euh et c'est vrai que pour revenir pour j'aimerais bien vivre plus tard là-bas et j'aimerais bien que mes enfants vivent là-bas hum et dans ce sens-là je m'étais dit que je me demandais si je voulais vraiment partir mais c'est vrai qu'après au niveau de la formation en elle-même euh c'est vrai que je suis gagnante ici puisque j'ai l'opportunité de faire et à la fois des Lettres et à la fois du théâtre euh c'est vraiment ce que je voulais faire je je voulais pas abandonner les Lettres et pas le théâtre non plus c'était vraiment très important pour moi alors que là-bas j'aurais dû choisir soit philologie française soit euh Natfiz c'est l'école de théâtre donc euh au niveau de la formation je j'étais gagnante euh de venir ici et puis c'était aussi la la suite logique de toute façon ça aurait été soit la France soit la Bulgarie et quelque part on nous a conditionnés surtout ma mère hum elle je elle a du mal à envisager qu'on fasse autre chose je pense mon frère évoque il est en Première et euh voilà il il évoque le fait c'est un peu dans peut-être il se rebelle tout ça bla bla bla mais hum voilà il aimerait bien rester ici ou euh euh enfin rester en Bulgarie je veux dire ou alors euh peut-être aller en Espagne euh ou je sais pas étudier quelque part ailleurs et c'est vrai que tout de suite c'est c'est compliqué pour ma mère parce qu'elle s'était fait hein voilà je pense qu'elle s'était fait un plan FOMATPLAY: les enfants ils vont étudier en France KALINA: voilà je pense que oui FOMATPLAY: et tu saurais expliquer pour quelle raison toi tu voudrais que tes enfants grandissent après en Bulgarie KALINA: hmm parce que j'ai bien aimé l'école hum j'ai beaucoup aimé mes professeurs euh franchement c'est j'ai beaucoup aimé j'ai beaucoup aimé mon primaire mais après j'avais l'impression que c'était difficile pour moi de pas avoir les mêmes vacances pour que les autres de pas avoir les mêmes références de même les termes euh en en biologie dès qu'on faisait le le fonctionnement du corps humain tout ça en mathématiques j'ai j'ai j'ai j'ai aucune notion en bulgare et dès qu'on parlait de quelque chose ou euh et quand il faut des termes techniques ça ça m'embête de pas pouvoir m'exprimer parce que je je je les connais pas puisque je les ai pas appris et euh voilà mon père il va pas me parler de biologie (RIRES) au quotidien ou de de mathématiques et cetera et c'était surtout le fait que j'avais l'impression que on avait euh voilà c'était très hum et c'est comme si l'école s'adapte ne considérait pas qu'on était dans un pays étranger euh et que il y a certaines choses qui qui qui sont culturelles et qui voilà on (n') est pas vraiment en France et c'était oui au niveau des vacances tout ça c'était c'était compliqué pour moi d'être en vacances quand les autres le sont pas ou de pas être en vacances quand les autres le sont pas hum puis même au niveau de la plage horaire je trouvais que hum l'école bulgare c'est la demi-journée soit le matin soit l'après-midi et après il y a beaucoup plus de temps pour faire beaucoup d'autres choses et moi c'est vrai que j'étais prise de huit heures et demie à à à dix-sept heures trente et une heure de trajet à l'aller une heure de trajet au retour et j'avais l'impression que mes journées elles passaient euh j'avais pas le temps pour moi euh et même juste pour faire d'autres choses à côté en fait en dehors de l'école je je pouvais rien faire à part le weekend qui était pris par le théâtre donc c'est vrai que j'aimerais bien que que mes que mes enfants puissent profiter de de cette liberté-là de pouvoir faire d'autres choses en dehors de l'école parce que j'aurais voulu faire beaucoup de choses à part le théâtre de la danse de la musique enfin pas tellement de la musique mais du chant hum même euh de la calligraphie ou de la poterie des trucs comme ça et ça m'a manqué même si j'adorais mon primaire et j'ai quand même beaucoup aimé mon école euh voilà FOMATPLAY: donc en fait la langue passerait au second plan c'est le système éducat- éducatif ou et la culture bulgare c'est quelque chose de plus authentique que tu voudrais redonner à tes enfants ou est-ce que tu si si je comprends bien tu les mettrais pas à l'école française KALINA: euh plutôt non hum je je voilà hmm oui ça serait être moins catégorisé comme étranger quelque part parce que le fait d'être française déjà de un et en plus d'être dans une école française voilà parfois c'était un peu fouhh FOMATPLAY: ah oui donc toi même en en Bulgarie tu te considères comme française c'est-ce que tu me dis là KALINA: je non les autres me percevaient comme ça FOMATPLAY: ah oui les autres KALINA: alors que moi je bon je sais pas trop voilà c'est un peu pardon... FOMATPLAY: non non mais je je me rends compte en fait quand tu le dis parce que parce qu'on on on tu sais de l'extérieur surtout en tant qu'adulte on perçoit surtout le côté riche et la chance et cetera et euh et très souvent on (n') imagine pas la difficulté au quotidien KALINA: non mais après c'est pas quelque chose que je vis mal euh j'ai toujours pris ça comme une richesse vraiment ça m'a beaucoup apporté hum c'est vrai que parfois je trouve que euh les Bulgares sont fermés d'esprit ou que les Français sont fermés d'esprit hum mais euh mais voilà disons que euh ça m'embête presque parce que le fait d'avoir ces deux cultures ça me donne beaucoup plus le choix alors que euh quand bon bah si j'étais que bulgare ça aurait été beaucoup plus facile pour moi parce que j'aurais pas eu je j'aurais pas eu à penser que j'aurais pu aller en France comme si j'étais que française j'aurais été en France et j'aurais pas pensé que j'aurais pu rester quelque part dans ce sens-là euh mais bon après c'est pas vraiment c'est pas quelque chose qui me au quotidien je le sentais pas mais quand j'y réfléchis je me dis bon c'est vrai que j'aurais pu faire ça j'aurais mais c'est la vie FOMATPLAY: alors comment tu as vécu ton arrivée KALINA: hum FOMATPLAY:malgré les des appréhensions et tout ça KALINA: assez j'appréhendais j'apprends j'appréhendais énormément hum c'était pas tellement hum comment dire j'appréhendais beaucoup beaucoup beaucoup avant ça c'était même quand mes parents étaient encore là et quand mon copain était encore là je je pleurais presque tous les jours c'était c'était insupportable puis une fois qu'ils sont partis hum je pense que euh j'ai commencé à à à m'adapter dès que j'ai commencé en fait la fac tout ça euh c'est tout de suite allé mieux parce que c'était voilà je découvrais les choses euh et c'était la période vraiment où euh c'était c'était super parce que tout était nouveau que les gens étaient vraiment les gens sont vraiment très chaleureux j'ai tout de suite eu des amis c'était c'était incroyable euh alors que j'ai des amis euh qui qui sont comme moi qui sont à demi français ou totalement bulgares euh qui qui sont là ils me disent j'ai pas d'amis alors qu'on est déjà en octobre et tout moi c'est vrai que sur ce plan c'était formidable parce que tout de suite euh j'ai eu des amis je je suis très entourée euh puis j'ai quand même ma ma mamie euh mon j'ai quand même de la famille hum FOMATPLAY: c'est chez eux que tu loges KALINA: non je vis à la cité U mais le weekend je vais les voir hum et je voulais dire quoi que oui j'étais tout de suite très entourée et une fois passée bon c'est vrai que une fois passée cette euh cette première période là c'est devenu un peu plus compliqué c'était surtout au niveau du théâtre euh parce que la fac j'ai toujours adoré et j'adore toujours franchement je je m'éclate hum pour parler (RIRES) c'est c'est c'est super j'adore tous les cours je je m'amuse vraiment euh je ça m'intéresse je suis très contente de la de la faculté mais c'est vrai que au théâtre euh c'était plus compliqué pour moi parce que hum je pense que je vais le dire comme ça j'en avais un peu marre de l'école tout ce c'était toujours les mêmes personnes c'était les mêmes professeurs on a beau les adorer tout ça au bout d'un moment ce j'en avais un peu j'en avais marre j'étais là depuis ce lycée depuis que j'avais six ans les mêmes personnes puis l'ambiance était un peu particulière donc euh vraiment j'en avais marre de l'école et c'est vrai que la fac la faculté c'était super pour moi et c'est toujours euh mais le théâtre c'était vraiment euh mon endroit j'étais là-bas depuis que j'avais neuf ans mes professeurs c'était bon c'était ma comme dit ma mère ma deuxième famille ma mère surtout mais ma famille en général elle comprenait elle était presque jalouse de de cette relation quasi exclusive que j'avais avec euh avec mon théâtre hum et le fait de les quitter ça a été le plus difficile pour moi le théâtre hum le fait de les quitter hum et puis c'était c'était différent c'était pas les mêmes méthodes et le théâtre ici au début c'était c'était compliqué pour moi euh ça allait toujours un peu plus que que que la fac hum puis il y a avait ce ce regret continuel de pas ce regret mais voilà de savoir que moi je serai plus dans notre théâtre et hum au début euh voilà c'était c'est c'était un peu compliqué de m'adapter euh au théâtre euh français même si encore une fois heureusement que les gens sont vraiment très chaleureux très accueillants euh parce que hum parce que sinon j'y serais quand même allée mais ça aurait été très très beaucoup plus compliqué que que ça ne l'est parce que maintenant j'y vais et ça me plaît de plus en plus parce que je commence à m'adapter je commence à comprendre comment fonctionnent les choses hum mais euh bon j'y vais encore euh euh pas tellement pour le théâtre mais pour les gens qui sont là-bas alors que au théâtre bulgare tu allais vraiment pour le théâtre là (RIRES) FOMATPLAY: donc quand tu dis que les gens ici sont accueillants c'est plutôt toi qui est alléd vers les autres quels quels types de personnes forment ton entourage ici KALINA: hum donc euh on a les gens euh qui sont dans le parcours théâtre mais je les considère comme étant comme faisant partie de la fac parce que on (n') est pas dans les mêmes groupes au théâtre donc c'est mes camarades de de fac finalement hum et après j'ai au théâtre euh des amis notamment un euh et euh voilà en gros c'est les personnes qui m'entourent et après j'ai aussi euh Marie (RIRES) hum qui qui qui est uniquement de de la fac euh FOMATPLAY: ils sont plutôt d'origine française c'est c'est de locaux ou KALINA: oui non c'est c'est plus c'est que des Français pour l'instant euh et c'est vrai que ça m'a fait plaisir euh aujourd'hui j'ai mangé avec euh des étrangers et euh mine de rien ça fait plaisir de d'avoir des des gens d'ailleurs et c'était quoi la question FOMATPLAY: je sais plus KALINA: ok (RIRES) FOMATPLAY: non oui ça c'était pour savoir dans ton entourage avec quel type de KALINA: ah oui oui bah c'était voilà c'était c'était ça c'est pour l'instant c'est c'est que des Français mais j'aimerais bien euh rencontrer un peu plus de de d'étrangers je pense euh et de Bulgares notamment ça me ferait plaisir (RIRES) FOMATPLAY: tu as pas eu l'occasion KALINA: pas encore je non je crois pas enfin non FOMATPLAY: qu'est-ce que tu penses que tu retrouverais chez eux KALINA: je ne sais pas vraiment je ne sais pas mais la langue juste la langue parce que puis même parfois juste hum non il y a des trucs quand même hum (RIRES) hum hum parfois on sent juste que il y a une manière de faire euh que je trouve bulgare même dans le fait de de s'adresser aux personnes hum je sais pas un un exemple tout bête mais je sais que si par exemple euh je vais aller chez elle je vais enlever mes chaussures et c'est vrai que quand mon copain est venu en France euh c'était la première fois euh qu'il venait en France et quand je lui ai dit euh mais tu sais euh nous on (n') enlève pas les chaussures quand on rentre il m'a fait quoi mais c'est tellement pas hygiénique mais c'est quoi ça ou le fait de se changer en rentrant directement euh moi moi je le fais pas mais euh mais c'est vrai que et justement je il m'a dit quoi tu te changes pas quand tu rentres mais c'est quoi ça c'est pas hygiénique alors que voilà je sais que ces petites choses ces petits détails hum et puis aussi quand on va chez quelqu'un il y a euh j'ai l'impression que quand euh voilà on on va lui servir tout ce qu'on peut à manger euh tu veux du jus du machin du truc hum alors que hum la dernière fois donc j'étais chez chez les parents de de mon professeur de français qui de de l'école en fait qui habite le même village que mes grands-parents (incertain) euh et je leur ai rendu une petite visite et c'est vrai que euh j'ai fait à la bulgare donc j'ai pris des quand je je suis venue j'avais apporté des gâteaux j'avais fait une petite carte tout ça et hum et et et ils m'ont juste proposé du jus alors que c'est vrai que si j'avais été euh je si j'avais été dans un comment dire dans dans une famille bulgare euh il m'aurait proposé cinquante trucs à manger (RIRES) et à boire mais c'est juste des détails mais j'y ai pensé quand quand quand ils m'ont dit euh si je voulais du jus de mandarine j'ai dit oui c'est vrai qu'il y avait rien sur la table ou voilà (RIRES) FOMATPLAY: en fait c'est le fait de venir en France qui t'a même permis de remarquer les spécificités cuturelles KALINA: oui FOMATPLAY: de ton pays KALINA: oui FOMATPLAY: que tu remarquais pas forcément sur place KALINA: oui oui hum oui je pense que oui je j'essaie de penser à d'autres choses mais là ça ça me vient pas à l'esprit hum mais oui le le le truc des chaussures c'était très hmm FOMATPLAY: et au niveau de de ce qui de ce qui te manquerait culturellement parlant de ton pays parce que là c'est plutôt des anecdotiques KALINA: oui FOMATPLAY: c'était des des petites différences est-ce qu'il y a des choses qui te manquent de manière plus plus profonde j'ai envie de dire KALINA: hmm pas pour l'instant je suis pas ici depuis très longtemps donc je peux pas trop dire euh mais c'est juste la langue vraiment FOMATPLAY: tu t'attendais à ce que la langue te manque comme ça KALINA: pas autant vraiment pas autant hum en fait j'ai très peur de perdre encore plus mon bulgare hum et donc euh voilà le fait de savoir que déjà je m'étais dit mon Dieu mais je je je vais pas je vais je vais voir du bulgare nulle part je vais même pas pouvoir lire les panneaux euh d'affichage vraiment j'aurai aucun contact avec cette langue ça me ça me fait quelque chose mais mais oui pour l'instant je je je sais pas trop ça fait un mois deux donc je je peux pas trop dire FOMATPLAY: tu penses qu'à échéance tu feras des choses pour essayer de de renouer ce contact avec la langue bulgare en en restant ici KALINA: euh oui je je vais essayer de me forcer à lire mon bulgare plus hum et puis hum FOMATPLAY: avec internet et tout il y a des possibilités KALINA: oui regardez des vidéos ou des des des films mais c'est vrai que depuis que je suis euh ici j'ai je me rends compte que j'écoute beaucoup plus de chansons bulgares (RIRES) euh FOMATPLAY: quand je t'ai proposé l'entretien tu m'as parlé des pubs aussi KALINA: oui FOMATPLAY: ça m'a touchée ça KALINA: ça ça c'était je l'ai raconté ça après à mon copain il m'a dit arrête (RIRES) voilà c'était juste entendre la le bulgare parce que euh parler avec mon père ou parler avec mon copain c'est principal vecteur de de bulgare que j'ai en ce moment hum c'est euh j'ai l'habitude euh c'est c'est pas le c'est pas le même bulgare que celui des pubs ou des vidéos euh ou des films donc euh c'est vrai que je la j'ai écouté cette pub jusqu'au bout FOMATPLAY: c'est trop mignon KALINA: (RIRES) et ouais non c'est FOMATPLAY: et est-ce que quand tu es arrivée tu as été surprise de découvrir ce qui était français en toi en arrivant là de la même manière que tu sais tu as remarqué euh ce que tu avais laissé de derrière toi de bulgare est-ce qu'il y a des choses qui te sont apparues comme ça KALINA: oui je pense que hum je vais donner un exemple hum j'ai dit que les Français étaient très chaleureux et je pense que j'ai ça parce que au théâtre dès qu'il y avait euh quelqu'un de nouveau je sais que c'est compliqué d'arriver dans dans un groupe où les les groupes d'amis sont déjà formés tout ça et c'est vrai que j'allais tout de suite vers les gens euh pour leur dire alors ne vous inquiétez pas tout ça vous allez voir c'est trop bien euh et cetera et cetera et c'est vrai que après plusieurs personnes m'ont dit ah vraiment heureusement que tu étais là au début ça nous a fait vraiment du bien euh tout ça et j'ai retrouvé ça euh je hmm en venant ici justement ce le fait de euh bon bah tu es tu es nouveau on te dit pas juste bonjour et c'est tout vraiment on te parle on cherche à à à te connaître on va manger avec toi euh voilà je pense que ça c'est quelque chose de je sais pas c'est typiquement français mais je l'ai ressenti comme ça euh je me suis ah ça c'est mon côté français euh (RIRES) FOMATPLAY: donc là tu es partie pour rester jusqu'au Master KALINA: je sais oui bah je pense euh mais ça dépend en fait si je décide de faire euh des grandes écoles ou pas euh en fait il faut que je choisisse ce que je veux faire hum si je veux m'orienter dans le (incertain) mais oui plutôt oui FOMATPLAY: c'est donc le projet à à court terme entre guillemets parce que quelle ouverture tu penses que ça va t'apporter le Les Lettres et le théâtre ce serait pour le pourquoi pour toi pour ton avenir KALINA: c'est c'est une bonne question euh je sais pas trop je sais que j'ai fait ce choix pour ne pas faire de choix FOMATPLAY: parce que c'était ce que tu aimais d'abord KALINA: oui voilà euh parce que je je me voyais pas choisir entre les deux parce que j'avais eu l'opportunité de faire ue classe prépa tout ça enfin j'étais prise partout sur Parcoursup mais je j'avais vraiment envie de conserver le théâtre c'était euh c'était très important et j'ai mis du temps à à me rendre compte qu'en fait à me rendre compte hum et puis sinon euh même je pense que ça fait un peu bateau quand on dit comme ça mais en fait on peut pas appréhender le théâtre sans sans les Lettres parce que le théâtre avant tout c'est c'est un texte hum et c'est vrai que si on a pas les outils d'analyse on on passe à côté puis même quand on regarde une pièce mine de rien on fait une lecture parce que on peut voilà on a on on peut voir beaucoup de choses euh qui sont pas dites euh par les codes par les par il y a il y a beaucoup de lectures possibles en fait donc euh franchement euh je pense que c'est compliqué de vouloir de prétendre euh vouloir faire du théâtre sans sans les Lettres c'est pas nécessaire forcément de suivre une formation mais je pense que c'est quand même euh c'est c'est plus facile (RIRES) FOMATPLAY: oui donc en tout cas dans ta manière de voir les choses ça se complète KALINA: pour moi c'est c'est c'est indissociable parce que avant tout ça c'est une œuvre littéraire le théâtre FOMATPLAY: ça veut dire que probablement plus tard enfin tu te vois aussi artiste éventuellement KALINA: hum FOMATPLAY: comédienne KALINA: j'essaie de pas trop me voir mais hum disons que la perspective d'être euh comédienne me plaît (RIRES) FOMATPLAY: ce qui t'amènerait à bouger pas mal quand même KALINA: oui plus FOMATPLAY: et ça tu peux l'envisager une vie dans une troupe euh KALINA: hum oui je pense bah j'ai l'impression que hum euh en fait oui je ça ça me ça me ça disons que ça ne me déplaît pas de d'imaginer voilà bouger de aller à d'avoir un style de vie un peu bohémien (RIRES) FOMATPLAY: nomade KALINA: voilà après bon je suis quelqu'un qui est très qui aime bien ses petites habitudes tout ça mais hmm mais évidemment on retrouve toujours des habitudes même dans dans dans la je sais pas dans tout ce qui est FOMATPLAY: le mouvement KALINA: voilà le mouvement donc euh c'est vrai que je ça me plairait plus que de rester peut-être à un endroit disons que souvent on me demande si je veux faire des Lettres euh si c'est pour être enseignant et et hmm hmm je sais que j'ai j'ai eu l'occasion de de donner des cours de français tout ça et je sais que c'est quelque chose qui me plaît euh même ma mère qui est professeure hum elle m'a dit que elle sentait que j'avais entre guillemets j'avais le truc quand j'ai je préparais mes cours hum je je lui demandais presque rien et quand elle regardait elle elle m'a dit qu'elle trouvait ça bien donc euh euh elle elle disait à une amie elle a la la un peu la pédagogie tout ça euh en en elle euh et c'est vrai que je sais que si je fais ça ça ne me déplairait pas parce que vraiment c'est que j'aime beaucoup travailler avec les enfants j'aime beaucoup euh dès qu'il y a quelqu'un qui comprend pas j'aime bien expliquer tout ça mais je me vois mal faire ça toute ma vie quarante ans d'affilée euh c'est pour ça que voilà le je trouve que dans le théâtre on a cette c'est plus varié c'est plus parce que je sais que ça ça va me plaire j'ai pas envie que voilà euh à la retraite je me dise bon bah j'ai été professeur j'ai eu des expériences super mais qu'est-ce que j'ai fait au final FOMATPLAY: tu rattrapes un peu tu compenses toute la frustration que tu as eue enfant ou d'être que à l'école et de pouvoir rien faire d'autre au moins (incertain) KALINA: (RIRES) peut-être FOMATPLAY: et et si tu es en troupe tu tu te vois éventuellement aller partout dans le monde ou plutôt localisée en Europe KALINA: euh FOMATPLAY: tu as tu as des envies euh jusqu'où vont tes envies euh nomades KALINA: hmm je je n'ai je n'y ai je n'y ai pas vraiment réfléchi mais peut-être le plus d'endroits possible je pense que c'est autant d'expériences plus on a d'expériences mieux c'est plus on découvre de choses euh mieux c'est parce qu'on découvre enfin c'est formidable de voyager c'est vrai que nous on a quand même beaucoup voyagé hum et plus c'était exotique plus ça me plaisait euh on est allés au Maroc puis on est allés aussi aux États-Unis et moi j'ai quand même préféré le Maroc j'ai trouvé que c'était euh c'était tellement plus exotique que c'était tellement voilà et même la différence entre Rabat la capitale et quand on est allés à Marrakech ou à Fès c'est j'ai j'ai clairement préféré les les petites villes où on avait l'impression que c'était euh que c'était que c'était typique que c'était la culture euh originelle et et (incertain) oui originelle hum donc j'ai beaucoup aimé les États-Unis bien sûr euh mais voilà je j'ai préféré le Maroc FOMATPLAY: peut-être un peu plus authentique KALINA: voilà euh c'était en fait c'était juste euh se hum là j'ai le mot qui me vient en bulgare mais se hum se confronter à à quelque chose de totalement nouveau c'était incroyable pour moi FOMATPLAY: donc c'est le plus extrême que tu as fait le Maroc le plus différent KALINA: euh oui oui parce qu'on est allés en Turquie mais j'étais trop petite euh je m'en souviens plus trop euh donc le Maroc c'était vraiment c'était vraiment bien (RIRES) FOMATPLAY: il y a d'autres pays encore endroits où peut-être aller KALINA: euh que j'aimerais faire ou qu'on a faits FOMATPLAY: les deux KALINA: euh j'aimerais vraiment aller en Afrique plus hum c'est ça a toujours un pays c'est ça a toujours été un un pays qui m'a beaucoup beaucoup plu euh j'ai j'aime beaucoup l'histoire et ça m'a toujours beaucoup intéressée euh le fait que ça soit des colonies euh des anciennes colonies tout ça hum voilà ça ce rapport en fait au au à à l'envahisseur voilà ça m'intéresse j'aime bien enfin je sais pas ça ça m'intéresse hmm oui KALINA: ça t'intéresse par curiosité ou parce que hum c'est dur de formuler comme ça ou de c'est ou ça vient de la conscience de d'être blanche KALINA: hmm FOMATPLAY: tu vois ce que je veux dire KALINA: oui FOMATPLAY:est-ce que c'est une curiosité plutôt culturelle tu parles des anciennes colonies et cetera ou est-ce que tu tu le prends comme euh comme une nécessité de de devoir savoir euh un peu ce genre de chose d'où KALINA: je me suis jamais sentie coupable euh d'être euh enfin j'ai j'ai j'ai toujours été consciente euh que ça que voilà les les les on va prendre l'exemple des Français mais même les Anglais tout ça ça pas été toujours euh ils n'ont pas toujours été très tendres mais euh j'ai j'ai jamais vu les choses comme ça euh c'est vrai que hmm moi le fait d'être à demi bulgare ça me ça me dédouane (RIRES) quelque part mais mais c'était je pense plus par hum pour savoir comment ils ils ils ils ont comment ils ont fait la synthèse entre leur culture et leur culture hum mais en fait en Bulgarie il y a eu le joug ottoman le joug ottoman pardon donc euh c'est plutôt la l'inverse et hum mais je sais qu'il y a des Bulgares bon un peu extrêmes qui euh qui ont toujours des qui ont gardé des ressentiments donc qui a été ressentiment qui a été soigneusement cultivé par le communisme mais hum mais c'est vrai que hmm c'est plus par par curiosité juste voir comment ils font pas par culpabilité FOMATPLAY: ah non c'est pas ce que j'entendais par culpabilité ou que c'était plutôt une curiosité euh historique mais du couple que je comprends peut-être mieux avec ta situation KALINA: oui FOMATPLAY: en fait tu te sens presque un peu proche quelque part KALINA: oui peut-être je sais pas mais c'était hmm peut-être inconsciemment mais c'était vraiment juste par euh c'est c'est c'est un j'ai l'impression que c'est un peu illusoire mais que ça reste plus authentique que d'autres pays que par exemple l'Amérique euh ou c'est quand même on a l'impression que c'est très européennisé et puis même maintenant avec les pays d'Asie c'est quand même euh on pense au voilà au au Japon à la Corée du Sud mais même la Chine c'est de plus en plus européennisé euh il y a quelque chose je trouve euh voilà mais comme j'y suis jamais allée je je peux pas vraiment savoir mais quelque chose authentique FOMATPLAY: et tu as employé un très mot toi-même tout à l'heure quand tu as dit originelle tu vois KALINA: (RIRES) FOMATPLAY: ton ton sentiment d'appartenance parce qu'on a des questions comme ça qui euh qui posent sur le sentiment d'appartenance originelle justement toi je je pense que tu as déjà répondu à la question mais je te la repose quand-même dans ton cœur tu te sens plus euh bulgare ou tu sais pas KALINA: c'est un souvent on me demande ça et je en fait je me sens ni l'un ni l'autre je suis juste moi (RIRES) c'est hmm on se parfois on se sent euh dans une certaine réaction on va se sentir plus proche euh comme si comme si on avait l'impression d'être plus français puis c'est plus une page hmm pardon c'est plus l'image qu'on se fait euh des Français si par exemple on va dire oui les Français sont râleurs si je râle et si je me dis que oui ça c'est mon côté français euh mais c'est vraiment juste euh l'image qu'on qu'on nous donne alors que ça veut rien dire en fait hum c'est pas je me je me sens pas plus l'un ou l'autre ou autant l'un que l'autre voilà FOMATPLAY: est-ce qu'en venant ici tu t'es tu avais conscience de de la notion de liberté de mouvement en Europe tu vois ou est ou est-ce c'était peut-être dans dans ta famille naturellement tu allais faire tes études en France et cetera mais est-ce que tu avais une conscience entre guillemets politique euh au niveau institutionnel européen que toute cette mobilité était possible parce que tu étais en Europe ou tu t'es c'est pas vraiment quelque chose à laquelle tu a réfléchi KALINA: hum disons que je sais que c'est que c'est facile enfin je je l'ai toujours su que les mouvements étaient facilités par l'Europe parce que euh euh c'est vrai que quand on faisait le trajet France Bulgarie en voiture on on se rend compte que c'est facile de voyager vraiment euh et même maman nous disait oui si vous saviez comment on attendait à cette frontière à l'époque euh donc c'est vrai que cet exemple très concret ça en en y réfléchissant maintenant mais même avant je c'est vrai que c'est plus facile de de voyager c'est vrai que quand mon père me disait que pour venir en France il lui fallait un visa on dit wouah (RIRES) c'était compliqué alors que c'est pas tellement loin deux mille deux-cents kilomètres quoi FOMATPLAY: ça va KALINA: oui FOMATPLAY: ah Kalina écoute je suis désolée donc on reprend l'entretien pour information donc euh il y a déjà eu un premier entretien qui a eu lieu où euh la caméra a été mise en pause donc on s'en était on était arrêté je sais plus où est-ce qu'on s'était arrêtées quelle est la dernière chose dont on a parlé KALINA: euh oh là là ah je sais plus FOMATPLAY: je sais plus non plus bon donc je t'ai dit à comme on va reprendre le film même si je vais pouvoir me servir de ton premier enregistrement je vais revenir sur quelques points que tu as abordés euh KALINA: hmm FOMATPLAY: si ça te dérange pas KALINA: non (RIRES) FOMATPLAY: avec vraiment toutes mes excuses KALINA: pas de souci FOMATPLAY: ah donc je je le reprends moi du coup donc tu es arrivé cet été KALINA: oui FOMATPLAY: d'accord pour poursuivre euh pour pouvoir faire littérature et théâtre en même temps et euh tu avais l'occasion d'évoquer que ce qui t'avait quand même consolée c'est que tu avais été bien accueillie KALINA: oui très bien FOMATPLAY: euh parmi les les choses que tu as que tu as évoquées ce qui m'a particulièrement touchée c'était euh ton manque de la langue bulgare qui t'es apparu auquel tu tu t'attendais pas et euh je t'ai demandé si tu allais faire des choses euh pour essayer de renouer un peu le contact de cette langue KALINA: hmm FOMATPLAY: hum ah c'est difficile hum est-ce que ça t'embête de KALINA: non (RIRES) FOMATPLAY: non mais parce que du coup je je me sens répéter les questions et c'est compliqué j'essaie de formuler les choses de manière à pas les répéter euh tiens on va parler d'un sujet qu'on n'a pas abordé la dernière fois KALINA: hmm hmm FOMATPLAY: plutôt ok donc est-ce que tu as de le souvenir d'avoir vécu le le brexit tu te souviens quand c'est ça s'est produit KALINA: euh oui FOMATPLAY: oui est-ce que tu peux me parler un peu des des réactions dans ta famille est-ce que toi-même tu as ressenti quelque chose à ce moment-là KALINA: hum FOMATPLAY: ou tu l'as juste peut-être suivi des informations de manière distante c'est possible aussi hein KALINA: euh je me suis dit que c'était dommage parce que euh parce que c'est vrai que moi je sais pas trop mais je pense que je j'ai pas des connaissances très pointues mais je sais que ça offre quand même que l'Europe offre des opportunités rien que le fait de pouvoir voyager euh assez facilement et que hum voilà c'est-ce que je m'étais dit FOMATPLAY: tu as eu des amis autour de toi qui ont été confrontés de manière plus euh directe KALINA: euh FOMATPLAY: des amis anglais autrement dit KAINA: je sais que j'ai une copine qui était euh euh son père est à moitié anglais donc elle n'avait pas de nationalité mais elle m'a dit que niveau de de l'enseignement ça va être plus compliqué parce qu'elle avait quandm ême un lien avec l'Angleterre hum mais que voilà si elle voulait y aller ça c'était un peu plus compliqué FOMATPLAY: et des réactions au sein de ta famille tu te souviens si ça a provoqué quelque chose KALINA: hum oui euh ma mère était assez un peu comme moi elle je elle a pas les connaissances non plus très pointues euh mais c'est vrai que je pense que ils ont grandi enfin ma mère en tout cas euh dans cette euh euh dans dans cette optique ou pas dans cette optique dans dans dans ce dans ce je sais pas comment le dire mais euh dans une espèce de d'atmosphère favorable à l'Europe et le fait que un pays se retire de l'Europe je pense que ça elle ça elle s'est dit que ils ont mis tellement de temps à la construire et que ça a été tellement compliqué que maintenant que quelqu'un s'en va euh enfin c'est un peu dommage FOMATPLAY: et quelle est quelle est ta ta propre perception de de ce que devrait être une frontière ou de de la notion de frontière en elle-même KALINA: ouf c'est très très compliqué hum je sais que euh mon mon petit frère euh le plus petit il est très branché euh politique géopolitique tout ça euh donc pour lui les frontières doivent exister euh hum et cetera et cetera donc ça ça crée des conflits quand on voyage parce que maman dit ah tu vois la la frontière de la Serbie euh si c'était l'Europe on pourrait passer beaucoup plus facilement (RIRES) enfin l'Union européenne et je sais plus peu importe et hum mais je pense que est-ce que les ma mère dit les frontières ça devrait pas exister hum peut-être que oui euh peut-être pas physiquement mais je pense que de toutes les manières il reste toujours des frontières donc euh culturelles ou linguistiques ou peu importe et que même finalement les frontières d'un pays hmm au sein du pays il peut y avoir plusieurs communautés qui mériteraient entre guillemets qu'il y ait des frontières entre elles donc euh peut-être que juste les frontières euh culturelles linguistiques voilà suffisent je sais pas (RIRES) FOMATPLAY: et cette disparition des frontières au sein de l'Union européenne est-ce que c'est quelque chose à laquelle tu penses des fois pour ton quotidien pour ton avenir euh pour euh ta vie sociale euh tes amis ou est-ce que c'est c'est tellement naturel depuis le temps que ça existe euh pour ton âge que c'est pas vraiment quelque chose KALINA: j'ai toujours vécu avec ça donc c'est vrai que je me suis jamais vraiment posé la question donc en voyage encore une fois la Serbie on espère qu'il y a pas la queue (RIRES) sinon on sait que une fois passés euh voilà quand on passe en Italie tout va bien FOMATPLAY: et comment tu réagirais si il y avait de plus en plus de pays et qui au sein de l'Union européenne finalement rétablissaient leurs frontières euh physiques KALINA: beh je pense que FOMATPLAY: s'il y avait d'autres brexits par KALINA: oui FOMATPLAY: exemple KALINA: hum que même s'ils disent que c'est pour protéger le pays ou des des choses comme ça euh ça ça fait peur dans le sens où une communauté c'est fait pour s'entraider et quand on se referme on on on se referme aux autres même si on veut paraître toujours aussi ouvert c'est quand même quelque chose qui est physique c'est quelque chose qui évolue FOMATPLAY: toi-même tu espères euh voyager je sais du coup KALINA: oui FOMATPLAY: tu en as déjà un peu parlé mais euh où est-ce que tu aimerais voyager KALINA: en Afrique (RIRES) FOMATPLAY: alors comme cette partie avait été hum compliquée sur le coup KALINA: oui FOMATPLAY: est-ce que est-ce que là tu serais capable de le de le reformuler sur euh du du fait d'en avoir discuté ça serait intéressant en fait pour nous de savoir comment maintenant tu m'expliquerais ce qui t'attire finalement par le fait d'aller en Afrique KALINA: d'accord je vais essayer hum ce qui m'attire c'est que j'ai l'impression que c'est un continent et des pays qui sont restés euh authentiques plus authentiques et que les pays de nos jours cherchent à s'européaniser parce que c'est synonyme de croissance de développement hum et moi ce qui m'attire c'est justement cette cette authenticité et cette euh disons que tout à chaque fois quand je faisais de l'histoire j'ai toujours adoré ça mais ça m'intéressait pas tellement les grandes batailles ou les grands événements ça m'intéressait j'ai beaucoup je j'apprécie beaucoup plus quand on visitait des châteaux pour voir la vie quotidienne des gens euh bon je m'imaginais en princesse peu importe FOMATPLAY: bien sûr KALINA: (RIRES) mais ça a toujours été la voilà le la vie quotidienne comment les gens vivent au quotidien dans dans ce milieu donné dans cette période donnée avec voilà la manière la plus authentique FOMATPLAY: et en dehors de l'Afrique tu as et il y a d'autres endroits du monde qui t'intéressent FOMATPLAY: euh la Russie euh parce que hum hum elle a une histoire très très riche hum et puis je pense que la Russie c'est quand même un c'est un tellement grand pays et c'est tellement différent (RIRES) d'un côté à l'autre je sais plus combien il y a de changement d'horaire je crois que neuf entre entre Moscou et la ville la plus FOMATPLAY: et Vladivostok KALINA: voilà donc euh je pense qu'il y a beaucoup de choses on peut avoir un un panel très large FOMATPLAY: est-ce que ta partie bulgare il y a un côté peut-être slave où tu te sens proche aussi d'une certaine manière KALINA: ah depuis que je suis ici beaucoup (RIRES) peut-être y a une ukrainienne qui parle aussi russe et euh je je sens tout de suite une complicité avec elle du par hum de par euh voilà il y a certains mots qui se ressemblent euh elle cherchait hum il y a une expression bulgare *zlatnat sreda* ça veut dire le hum c'est le c'est le milieu en fait le le milieu en or pour pas être dans les extrêmes et elle voulait expliquer ça elle disait en russe c'est comme ça hum et je lui ai dit ah en bulgare on a *zlatnat sreda* c'est la même chose et tout de suite ça oui dès qu'il y a quelqu'un qui vient dans le pays un peu voilà slave balkanique peu importe c'est FOMATPLAY: tu as l'impression qu'il y a des choses que tu n'arrives pas à exprimer du fait de devoir utiliser que le français KALINA: hum disons que de temps en temps j'ai des mots qui me viennent et j'arrive pas à trouver la le le terme exact hum mais c'est valable dans les deux langues euh mais je disais la dernière fois que souvent c'est en bulgare que je cherchais le mot et j'ai pensé que j'ai pensé que depuis que je suis en France euh c'est vrai que de plus en plus c'est les j'ai j'ai des mots bulgares qui me viennent à la place des mots français d'ailleurs ça m'est arrivé pendant le l'interview enfin je sais pas trop voilà euh mais et j'ai un exemple je cherchais le mot escalier la dernière fois j'étais oh *stulbi* comment c'était *stulbi* et oui c'était escalier du coup (RIRES) FOMATPLAY: parce que comme tu as grandi il y avait quand-même ces deux langues qui étaient réparties pour des situations très différentes donc j'imagine qu'il y a aussi toute une catégorie d'interactions auxquelles tu as été habituée en bulgare qui KALINA: notamment le au théâtre euh ou la piscine je suis allée à un cours de natation et oh mon Dieu comment on appelait ça comment on dit en français hum mais au théâtre oui beaucoup euh c'est vrai que je hum j'ai quand même un un un bon niveau je pense je suis quand même en CPES ils m'ont prise et j'ai passé un concours c'est pas quelque chose d'arbitraire hum mais c'est vrai que des termes précis même je sais pas juste la manière de il y a des trucs qui m'énervent parce que on nous a dit tout le temps que c'était pas bien de faire ça euh et et et pourtant ils le font ici et et je suppose qu'il y a des choses aussi que moi je fais et ils doivent se dire mais mon Dieu mais comment elle peut faire ça on peut pas faire ça sur scène ou dire voilà je sais pas si j'avais FOMATPLAY: des choses qui sont liées à la langue KALINA: hum non pas finalement c'est pas tellement la langue mais euh si par rapport à la langue euh la versification euh parce que en en quand je faisais du théâtre en bulgare euh c'est vrai que quand on travaillait sur des Shakespeare notamment hum on euh nos nos professeurs nous disaient que ce qu'il faut faire ressortir c'est le sens donc euh quand parfois l'auteur il il va à la ligne parce que c'est un alexandrin mais que ça fait que l'intonation pour comprendre ou la coupure n'est pas à cet endroit il ne faut pas la faire parce que c'est un alexandrin et c'est vrai que ici on a hum euh on a repris euh Arthur il s'appelle enfin peu importe euh on on l'a repris plusieurs fois parce qu'il faisait euh il faisait pas la bonne coupure euh au niveau de l'alexandrin hum et c'est vrai que moi je je dois apprendre un texte en alexandrins je pense qu'on va me reprendre sur ça euh parce que c'est vrai que je j'ai été habituée comme ça non mais du coup l'exemple est très clair KALINA: voilà (RIRES) FOMATPLAY: ah écoute Kalina ça me ça me met mal à l'aise de revenir à travers des questions auxquelles tu as répondu avec autant de sincérité tout à l'heure honnêtement KALINA: d'accord FOMATPLAY: donc euh ce que je vais faire c'est que je vais travailler sur euh l'enregistrement le premier KALINA: hmm FOMATPLAY: où tu t'es présentée et peut-être garder ce petit film en supplément KALINA: ok FOMATPLAY: pour que euh bah on puisse mettre un visage sur la personne qui aura produit euh ce magnifique témoignage de tout à l'heure KALINA: très bien FOMATPLAY: est-ce que ça te convient KALINA: euh oui FOMATPLAY: donc je te garde dans dans le film parce que les les questions se terminent toujours par des des petites euh questions courtes qu'on appelle des *short questions* KALINA: d'accord FOMATPLAY: donc je pense qu'on pourra garder ce truc à la fin euh voilà hum je vais pas te les faire toutes est-ce que tu réussirais à définir ce qu'est la liberté de circulation en une phrase KALINA: oh mon Dieu (RIRES) FOMATPLAY: ta propre vision de ce qui devrait être la liberté de circulation c'est du plus dur à la fin KALINA: c'est juste pouvoir passer d'un endroit à un autre voilà sans contrainte sans voilà quand on a envie on y va et si on n'a pas envie on reste mais si on a envie de passer on doit pouvoir passer FOMATPLAY: plus dur maintenant est-ce que tu saurais te définir toi Kalina KALINA: oh là là FOMATPLAY: en une phrase KALINA: (RIRES) alors KALINA: des cours de philo ça ou peut-être pas te définir mais s'il y avait quelque chose à retenir de toi ce qui te caractérise ce qui fait ton essence KALINA: hum je suis quelqu'un de très émotif hum j'aime bien parler je pense que hmm oui s'il y avait quelque chose ce qui fait mon essence c'est peut-être pas le fait de parler mais hmm je pense que tout passe par le dialogue et la communication voilà FOMATPLAY: c'est beau ça KALINA: (RIRES) c'est pas parce que vous être prof de linguistique que je dis ça FOMATPLAY: non KALINA: (RIRES) FOMATPLAY: une dernière donc dans la première partie donc non filmée de cet entretien tu as eu l'occasion de de revenir de de raconter ton expérience forte d'arriver en France s'il peut y avoir une chose à retenir de cette expérience tu vois si quelqu'un n'a pas le temps de lire euh ou d'écouter euh tout ton entretien quel serait l'élément central que tu as communiqué à travers euh ce témoignage KALINA: que c'était pas si terrible au final c'est vrai bon c'est vrai que ça peut être émouvant tout ça mais comme je disais à ma mère c'était pas c'est pas si terrible FOMATPLAY: je te remercie Kalina KALINA: je vous en prie FOMATPLAY: tu as été super KALINA: (RIRES) d'accord FOMATPLAY: vraiment

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